Des réformes majeures, dont celle de l'assurance chômage, pointent à l'horizon de l'agenda présidentiel. Michel Yahiel, ancien conseiller social de François Hollande était l'invité de l'émission C'est arrivé cette semaine, samedi sur Europe 1, pour en analyser les enjeux.
Des carrières plus changeantes. Edouard Philippe a reçu dans la semaine les partenaires sociaux en vue de la réforme de l'assurance chômage. Une réforme qui semble être dans le bon timing pour Michel Yahiel : "On voit bien qu'on passe d'un système où tout le monde est salarié depuis des décennies à un autre cadre, où les salariés demeurent très majoritaires mais où d'autres formes d'emploi apparaissent, d'autres formes de travail indépendant." Raison supplémentaire d'entamer cette réforme : l'observation de carrières "plus heurtées". "On passe beaucoup d'un métier à l'autre, d'un métier salarié à un autre métier salarié ou non salarié, voire même à des métiers publics ou d'autres types de travail indépendant", décrit le spécialiste.
"Les mêmes droits à l'ensemble des actifs". La réforme de l'assurance chômage tend à une universalisation : professions libérales, agriculteurs, commerçants entreraient dans un système jusqu'alors dévolu aux salariés. Le spécialiste rappelle qu'au fondement de la sécurité sociale, l'unité et l'universalité étaient annoncées mais que "dès 1946, il y a eu des régimes spéciaux. On en revient aux fondamentaux en essayant de trouver des systèmes plus équitables, qui donnent grosso modo les mêmes droits à l'ensemble des actifs quel que soit le statut de leur activité." Une modification d'ampleur qui pourrait coûter 30 milliards à l'Etat, d'après certaines estimations.
Un "équilibre" financier à trouver. Des chiffres "sans fondement très sérieux", rétorque Michel Yahiel, qui reconnaît néanmoins qu'à partir du moment où l'assurance chômage et la sécurité sociale sont des systèmes collectifs et que "les droits s'étendent", il faudra alors trouver "un équilibre", notamment avec les partenaires sociaux.