0:45
  • Copié
, modifié à
Le gouvernement a édicté de nouvelles règles, entrées en vigueur vendredi, qui restreignent les conditions d'accès à l'indemnisation chômage. Le député Matthieu Orphelin, apparenté au groupe Libertés et territoires, était invité à s'exprimer sur Europe 1 au sujet de ce durcissement.

Depuis vendredi, les conditions d'accès à l'indemnisation chômage seront restreintes, comme le veut la réforme de l’assurance-chômage présentée en juin par le gouvernement. Pour ouvrir des droits à indemnisation, il faudra avoir travaillé au moins six mois sur les 24 derniers mois (contre quatre mois sur les 28 derniers actuellement), sauf pour les plus de 53 ans où la période de référence restera de 36 mois. 

Le seuil permettant un rechargement des droits, lorsqu'on travaille pendant sa période de chômage, est par ailleurs fortement durci. Jusqu'à présent, si un demandeur d'emploi travaillait au minimum un mois (ou 150 heures), il voyait sa durée d'indemnisation prolongée d'autant. Dorénavant, il lui faudra aussi au moins six mois pour en bénéficier. Et ce changement est loin de faire l'unanimité.

"Le durcissement des conditions d’éligibilité est une trappe à pauvreté", déplore au micro d'Europe 1 Matthieu Orphelin, député du Maine-et-Loire, ex-LREM désormais apparenté au groupe Libertés et territoires.

Une grande partie des demandeurs d'emploi devrait voir ses droits réduits

L'élu se dit "très inquiet". "C'est paradoxal que cela intervienne au moment où le gouvernement met en place une stratégie de lutte contre la pauvreté", souligne-t-il. "Il y a des points positifs dans cette réforme, comme des droits nouveaux pour les salariés démissionnaires ou les indépendants", nuance toutefois l'élu.

À ces mesures s'ajoutera dès le 1er avril 2020 des mesures qui acteront une baisse des allocations mensuelles pour une partie des chômeurs. Conséquence, une grande partie des demandeurs d'emploi devrait voir ses droits réduits. En tout, ce sont 1,4 million de demandeurs d'emploi qui pourraient être concernés, selon la CFDT. "Il faut que le gouvernement entende les inquiétudes et les alertes des autres acteurs, les organisations syndicales notamment. Il va falloir suivre cela de très près."