C'est une nouvelle étape pour la réforme des retraites, et elle risque de prendre du temps. L'examen du projet de loi en séance plénière à l'Assemblée nationale a commencé lundi après-midi dans une ambiance électrique. Après des semaines de mobilisation dans les rues, la bataille contre cette réforme devient parlementaire. Et avec plus de 41.000 amendements déposés par les députés, principalement de l'opposition, le combat sera long. Car les députés opposés au texte entendent bien utiliser tous les outils à leur disposition pour parvenir à leurs fins.
"La lutte sera dure, implacable, de longue durée"
"S'il y a un règlement intérieur, s'il y a une manière de fonctionner pour l'Assemblée, c'est légitime", a déclaré Jean-Luc Mélenchon en évoquant les quelque 23.000 amendements déposés par les députés Insoumis, assumant de fait l'obstruction parlementaire. "La lutte sera dure, implacable, de longue durée, et nous allons faire tout ce que nous pouvons pour empêcher l'adoption de cette loi", avertit l'ancien candidat à la présidentielle. Juste avant les débats, les députés communistes ont même enfilé des t-shirts avec l'inscription "référendum" en lettres rouges pour réclamer une consultation des Français.
Les députés communistes demandent une référendum
Leur chef de file André Chassaigne, un "M" sur la poitrine, a d'ailleurs annoncé que la motion référendaire qu'a initiée son groupe "a réuni un nombre de signatures suffisant pour qu'elle soit déposée dans le créneau qui est imparti", avant le début de soirée lundi. Pour déposer une telle motion, il faut la signature d'au moins 58 députés, qui doivent "tous être présents physiquement en séance au moment du dépôt", avait-il rappelé jeudi dernier.
Fraîchement nommé ministre de la Santé, c'est Olivier Véran qui a ouvert les discussions dans une ambiance électrique, ce dernier étant coupé à plusieurs reprises par l'opposition alors qu'il vantait "l'ambition immense" du projet de loi. Des éléments qui laissent à penser que les deux semaines de débat initialement prévues risquent d'être serrées. Pour y remédier, le président de l'Assemblée national Richard Ferrand a proposé un temps de 100 heures réparties sur trois semaines, mais l'idée a été rejetée par les Insoumis, et les communistes.