Le ministre du Travail Olivier Dussopt et le numéro sortant de la CFDT Laurent Berger ont livré mercredi matin une interprétation diamétralement opposée des conclusions d'un rapport du Conseil d'orientation des retraites (COR) sur l'équilibre financier du système.
Sans surprise, le ministre et le syndicaliste ne sont toujours pas d'accord. Interrogé sur Sud Radio, Olivier Dussopt a jugé que le Conseil d'orientation des retraites dans un rapport dévoilé par la presse lundi, validait l'utilité budgétaire de sa réforme des retraites, avec le recul de l'âge légal de 62 à 64 ans.
"Nous disions que en 2030 le déficit serait autour de 13 milliards d’euros et le COR dit que, sans réforme, le déficit pourrait être de plus de 20 milliards parce que l'inflation pousse le déficit (...) Le COR dit que le système n’est pas équilibré et que la réforme est nécessaire", a commenté le ministre.
"Deuxième constat quand on lit ce rapport, la réforme va permettre au système de durer, il y a un moment d’inflation, il faudra faire attention à cela, mais la réforme va dans le bon sens", a ajouté Olivier Dussopt.
"Une réforme faite à l'aveugle"
Invité des Quatre Vérités sur France 2, Laurent Berger qui passe mercredi la main à Marylise Léon à la tête de la CFDT, considère que la réforme très contestée voulue par Emmanuel Macron, a été "injuste".
Le COR estime que la réforme adoptée ne ramènera pas comme promis l'équilibre financier en 2030 et prédit au contraire un retour "durable" des déficits dès l'an prochain. La situation serait cependant plus dégradée sans la réforme, qui va limiter le nombre de retraités et donc freiner les dépenses, a complété le COR.
Pour Laurent Berger, les prévisions du COR démontrent que la réforme a été faite "à l'aveugle" et que "ce n'était pas celle-là qu'il fallait faire". Le leader cédétiste a une nouvelle fois plaidé pour une réforme visant à instaurer un système universel des retraites, projet avorté d'Emmanuel Macron lors du premier quinquennat.