Les parlementaires réunis mercredi en commission mixte paritaire ont sans surprise adopté le fameux article 7 du projet de réforme des retraites, qui prévoit le report de l'âge légal de 62 à 64 ans, en ce huitième jour de mobilisation dans la rue. Les partisans de ce recul de l'âge légal sont nettement majoritaires dans la composition de cette commission, réunissant sept sénateurs et sept députés, et autant de suppléants. Si la commission était conclusive, le texte issu de l'instance devrait encore être soumis jeudi à des votes du Sénat, puis de l'Assemblée.
"Deux ans ferme pour la population", fustige Mathilde Panot
"L'article 7 qui reporte l'âge de départ à 64 ans est adopté en CMP, avec la complicité des LR. 10 parlementaires votent à huis-clos 2 ans ferme pour l'ensemble de la population", a réagi dans la foulée sur Twitter la cheffe des députés insoumis Mathilde Panot, présente dans la commission.
LA HONTE !
— Mathilde Panot (@MathildePanot) March 15, 2023
L'article 7 qui reporte l'âge de départ à 64 ans est adopté en CMP, avec la complicité des LR.
10 parlementaires votent à huis-clos 2 ans ferme pour l'ensemble de la population.
N'oubliez-pas : ils ne sont que 10... et nous sommes des millions !#DirectAN#CMP
"Le décalage de l'âge de départ est injuste et aggravera la précarité. Nous continuons notre mobilisation contre cette réforme injuste", a abondé sur Twitter Arthur Delaporte (PS).
La #CMP vient d'adopter l'article 7. Les droites n'auront pas nos voix pour leur projet de régression sociale.
— Arthur Delaporte (@ArthurDelaporte) March 15, 2023
Le décalage de l'âge de départ est injuste et aggravera la précarité.
Nous continuons notre mobilisation contre cette réforme injuste.
"70% des Français y sont opposés, 70% de la CMP est composée de ceux qui soutiennent ce report : ils en répondront devant les électeurs", a dénoncé de son côté le député du groupe RN Thomas Ménagé, lui-aussi présent dans la commission.
Le report de l'âge légal de départ à la retraite vient d'être entériné par les députés et sénateurs LREM et LR. Alors que 70% des Français y sont opposés, 70% de la CMP est composée de ceux qui soutiennent ce report : ils en répondront devant les électeurs ! #DirectAN… https://t.co/v7bJWTMMK0
— Thomas Ménagé (@Thomas_Mng) March 15, 2023
Débat sur le dispositif carrières longues
Les parlementaires vont examiner dans la foulée l'article 8, qui comprend notamment les mesures prévues pour les carrières longues. Le député LR du Lot Aurélien Pradié, et avec lui une partie du groupe LR, demande à ce que tous les bénéficiaires du dispositif carrières longues (qui ont commencé à travailler avant 21 ans) ne cotisent pas plus de 43 annuités, sans considération d'âge légal.
Le bruit a couru mercredi dans les couloirs de l'Assemblée que le gouvernement allait accéder à cette demande en CMP, à la veille d'un vote très incertain au Parlement. Mais les parlementaires de gauche le contestent, estimant que le gouvernement ne fait que reprendre une proposition du gouvernement, jugée insuffisante par le député LR. "Un tiers des gens en carrière longue devraient cotiser plus" que les 43 annuités, a insisté à l'Assemblée Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise.
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"C'est une arnaque puisque toujours cumulatif avec le décalage de l'âge", a dénoncé l'écologiste Sandrine Rousseau. "Ça n'est pas l'amendement Pradié qui était beaucoup plus large", a confirmé devant les journalistes le député MoDem Philippe Vigier, membre de la majorité présidentielle à l'Assemblée, qui défend toutefois une avancée.
"L'idée c'est qu'il y ait pour tout le monde 43 annuités mais en respectant des bornes d'âges. Partir à 58, 60 ou 62 ans, mais en respectant les 43 annuités avec 5 trimestres" travaillés avant un certain âge, a indiqué le sénateur macroniste Xavier Iacovelli. "L'amendement qui pourrait être accepté n'est pas celui de Pradié. Il comporte toujours des bornes d'âge", a confirmé auprès de l'AFP un cadre LR.