La course se poursuit à l'Assemblée Nationale. Les députés n'ont désormais plus que cinq jours afin de terminer l'examen du projet de la loi de la réforme des retraites. Près de 13.000 amendements ont été déposés par l'alliance de gauche, la Nupes. "C'est de la connerie", s'insurge Laurent Berger, le leader de la CFDT, qui appelle la gauche à cesser son obstruction. La Nupes détient le pouvoir de retirer ces amendements et donc de décider de la suite des débats.
Une différence de stratégie
Les députés de la Nupes sont bien conscients de leur capacité à faire avancer ou à faire pourrir les débats à l'Assemblée nationale. "Nous sommes les maîtres du temps. C'est ce qui les agace fondamentalement. Nous avons pris le temps de débattre des régimes spéciaux. Nous ne retirerons pas d'amendement tant que nous estimons que le sujet n'est pas épuisé. Et je peux vous dire que sur la question des financements, le sujet est loin d'être épuisé !", déclare le député insoumis Antoine Léaument.
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Dans les faits, la France insoumise se déchire sur la stratégie à adopter. La frange radicale, proche de Jean-Luc Mélenchon, veut paralyser les débats : "60% des Français veulent bloquer le pays. Et vous pensez que je vais me gêner pour bloquer l'Assemblée ?", lâche un cadre du mouvement. Mais d'autres insoumis, proches des socialistes et des écologistes, veulent retirer leurs amendements pour débattre de l'article sept et de la retraite à 64 ans. Certains sont optimistes : "on y arrivera", conclut une députée écologiste.