Alors qu'il devait prendre la parole à La Haye dans le cadre de son déplacement aux Pays-Bas, destiné à évoquer des questions de souveraineté, le président Emmanuel Macron a été interrompu par des manifestants mardi. La preuve, selon l'eurodéputée LFI-Nupes Manon Aubry, invitée d'Europe Matin mercredi, que le chef de l'État "ne peut plus mettre un pied dehors sans qu'on lui rappelle la réforme des retraites, sans qu'on lui rappelle la brutalité sociale et démocratique avec laquelle il gouverne notre pays".
Emmanuel Macron, "retranché à l'Élysée"
Le président français est "comme un forcené, retranché à l'Élysée", a dessiné la présidente du groupe de la gauche au Parlement européen. "Il est tellement isolé aujourd'hui [...] tout le monde voit qu'il essaye de tourner la page de force mais moi, je le dis à Emmanuel Macron, la page ne va pas se tourner", a lancé Manon Aubry au micro d'Europe 1. "Tout le monde aimerait passer à autre chose mais pour le faire, pour laver la colère du pays, il faut qu'il retire cette loi", a poursuivi l'eurodéputée LFI-Nupes.
À 33 ans, Manon Aubry affirme n'avoir jamais vu une mobilisation aussi longue et aussi forte dans le pays. Trois mois après la première mobilisation contre la réforme des retraites, Français et syndicats sont encore dans la rue chaque semaine et les blocages individuels pullulent. Ce mercredi matin, le trafic sur le périphérique nantais était ralenti en raison d'actions de blocage menées par des manifestants contre la réforme des retraites. Dans la banlieue de Strasbourg, une plateforme frigorifique Auchan alimentant les supermarchés de l'Est de la France en produits frais était aussi bloquée par la CFDT Alsace.
"Ce sera le 49.3 puissance dix"
Les opposants à la réforme des retraites attendent de pied ferme les décisions du Conseil constitutionnel, rendues vendredi, qui détermineront la suite du mouvement. Si le référendum d'initiative partagée est invalidé, Manon Aubry l'assure, "ce sera le 49.3 puissance dix en matière de colère dans le pays".