Les députés socialistes voteront jeudi l'abrogation de la réforme des retraites portée par les Insoumis, quand bien même cela reviendrait à sacrifier une autre réforme portée par la ministre PS Marisol Touraine en 2013, a affirmé dimanche le patron du groupe PS à l'Assemblée Boris Vallaud.
Revenir à "un âge légal de 62 ans"
La France insoumise présentera jeudi dans l'hémicycle la suppression de la réforme d'Élisabeth Borne de mars 2023 qui relevait l'âge de départ à la retraite à 64 ans. Et elle propose également de ramener de 43 à 42 annuités la durée de cotisation nécessaire pour prendre sa retraite, une disposition introduite pendant le quinquennat de François Hollande.
"Moi, je pense que nous devons revenir à un âge légal de 62 ans et que nous devons maintenir la réforme Touraine", a expliqué dimanche sur le plateau de Questions politiques (France inter/Le Monde/ France TV) Boris Vallaud, disant son "attachement" à cette réforme "qui s'accompagne de mesures sur les carrières longues et sur la pénibilité". "Dans l'hémicycle, nous voterons le rétablissement de la réforme Touraine", via un amendement déposé par le groupe Liot, "mais nous voterons aussi, même si la suppression devait être maintenue l'abrogation de la réforme de madame Borne", a-t-il ajouté.
Un signal puissant
Interrogée sur BFMTV, la cheffe de file des députés LFI Mathilde Panot s'est montrée confiante quant à l'issue du vote de jeudi: "nous allons faire le plein et même gagner jeudi prochain", a-t-elle assuré, alors que toute la gauche comme le Rassemblement national devraient appuyer la proposition de loi.
"C'est un signal politique très, très puissant qui montre qu'il est possible de défaire la politique de Macron et de son monde de malheur", s'est-elle réjouie d'avance. "Et deuxième chose, j'espère que les macronistes vont se le coller dans le crâne : on ne peut pas gouverner contre le peuple, notamment en imposant une réforme de force dont personne ne veut", a-t-elle insisté.
Si elle était votée jeudi, la proposition d'abrogation devrait être inscrite à l'ordre du jour du Sénat le 23 janvier, à l'occasion d'une niche communiste, puis en deuxième lecture à l'Assemblée le 6 février, cette fois dans un créneau dédié aux écologistes.
Face à la menace de voir la réforme détricotée, les macronistes doivent encore arrêter leur stratégie. Pourraient-ils faire de l'obstruction jeudi en déposant des milliers d'amendements afin d'empêcher un vote ? "Absolument pas", a promis dans une interview au Parisien la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon.