Les partenaires sociaux fixeront la valeur du point "sous le contrôle du Parlement", a indiqué le Premier ministre Edouard Philippe en présentant mercredi le controversé projet de réforme des retraites. "Ce sera un système en points, et non en trimestre, qui fera que le travail paye davantage, puisque chaque heure travaillée ouvrira des droits", a expliqué le locataire de Matignon devant le Conseil économique et social, assurant qu'il ne s'agissait pas d’une réforme économique.
"Nous nous engageons à ce que la valeur du point ne soit pas fixée à la sauvette, au gré des difficultés budgétaires", a précisé Edouard Philippe. "La loi prévoira une règle d'or pour que la valeur du point acquis ne puisse pas baisser" avec "une indexation non pas sur les prix mais sur les salaires qui dans notre pays augmentent plus vite", a-t-il promis. De plus, le nouveau système accordera "des points supplémentaires pour chaque enfant, et ce dès le premier enfant, et non à partir du troisième comme aujourd'hui", a-t-il expliqué. "Cette majoration de 5% par enfant sera accordée à la mère, sauf choix contraire des parents".
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"Une pension minimale de 1.000 euros net"
Le système des retraites réformé garantira "une pension minimale de 1.000 euros net par mois pour une carrière complète au SMIC", a encore annoncé le Premier ministre. "Le système universel permettra de mieux protéger les Français les plus fragiles, qui sont de fait trop souvent les oubliés du système", a-t-il plaidé, précisant que ce minimum de pension "sera garanti par la loi à 85% du SMIC dans la durée et évoluera comme celui-ci". Par ailleurs, "les plus riches paieront une cotisation de solidarité plus élevée qu'aujourd'hui".
En outre, le niveau des pensions des enseignants sera "sanctuarisé" dans la loi. "Nous inscrirons dans la loi la garantie selon laquelle le niveau des retraites des enseignants sera sanctuarisé et comparable au niveau des retraites des fonctions ou des métiers équivalents dans la fonction publique", a expliqué Édouard Philippe. "Nous engagerons avant la fin du quinquennat les revalorisations nécessaires pour maintenir le niveau des pensions" des enseignants, "nous le ferons progressivement et nous commencerons dès 2021", a-t-il également déclaré.