Retraites : LR ne soutiendra pas la réforme «à n'importe quel prix», prévient Éric Ciotti

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Alexandre Chauveau et AFP , modifié à

Sans le soutien des Républicains, le gouvernement ne peut faire adopter son texte sur la réforme des retraites. Le nouveau président du parti Éric Ciotti doit rassembler sa famille politique, divisée sur cette question épineuse et dont le soutien au gouvernement n'est pas acquis. 

Le président des Républicains (LR) Eric Ciotti  a prévenu mercredi Elisabeth Borne que son parti ne soutiendrait pas la réforme des retraites "à n'importe quel prix", écartant un relèvement "brutal" de l'âge de départ à 65 ans et prônant des mesures pour les petites retraites et les femmes. "J'ai posé à la Première ministre les conditions pour que cette réforme puisse voir le jour", a déclaré à la presse la patron de LR au terme d'une rencontre de près d'une heure à Matignon avec Elisabeth Borne consacrée à la réforme des retraites.

Des tactiques politiciennes de la part de LR

Les Républicains comptent bien jouer le rôle de pivot à l'Assemblée nationale. Sans le soutien de la droite, aucune chance de voir passer ce texte pour le gouvernement. LR se prépare donc à jouer les arbitres dès la rentrée. Pourtant, Emmanuel Macron pensait qu'il n'aurait pas de mal à rallier les voix des Républicains sur des mesures longtemps défendues par le parti comme la réforme des retraites ou sur un texte censé renforcer la lutte contre l'immigration.

Le gouvernement n'avait pas prévu les divisions au sein du groupe où désormais chacun fait entendre une musique différente. Ainsi, sur les retraites, près d'un tiers des députés LR se disent finalement opposés à un recul de l'âge de départ. Concernant le projet de loi immigration, la création d'un titre de séjour pour les métiers en tension a offert à la droite l'occasion de mettre son veto et de dénoncer un plan de régularisation massive de clandestins.

Il y a derrière tout cela des considérations politiques. Bien que minoritaires, certains élus LR refusent de voter les textes du gouvernement, soit pour ne pas être assimilés à son bilan en vue de 2027 ou par tactique politicienne après avoir vécu comme une humiliation la majorité absolue du premier quinquennat.