Dernière ligne droite pour les débats autour du projet de loi de réforme des retraites à l'Assemblée nationale. Les députés savent qu'ils n'iront pas au bout de l'examen du texte d'ici vendredi, plus de 11.000 amendements restant encore à discuter. Un problème qui a fait les affaires de Marine Le Pen, qui a décidé de déposer une mention de censure, à la surprise de tous.
La chef de file des députés RN à l'Assemblée parle même d'un référendum. Sa théorie, c'est qu'aucun groupe politique ne souhaite aller jusqu'au vote de l'article 7, qui repousse l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans. Ainsi, Les Républicains ne souhaitent pas arriver jusqu'à l'examen de cet article pour ne pas afficher leur soutien au gouvernement, tandis que la Nupes souhaite pouvoir accuser l'exécutif de passage en force. Enfin, du côté de la majorité présidentielle, on craint que le texte soit rejeté.
Coup politique ?
Alors, c'est un coup politique que tente Marine Le Pen, même si ce dernier n'a quasiment aucune chance d'aboutir. Les partis de gauche et droite d'ores et déjà indiqués qu'elles ne voteraient pas cette motion. Olivier Marleix des Républicains, dénonce "un coup de communication", quand la majorité parle "d'un artifice". De son côté, la gauche accuse à son tour le RN de vouloir ralentir les débats.
La présidente du groupe Rassemblement National cherche à revenir au centre du jeu après avoir été particulièrement discret depuis le début de l'examen du texte, la Nupes ayant depuis dix jours, monopolisé la parole avec ses milliers d'amendements. La conférence des présidents doit maintenant se réunir dans les prochaines heures pour décider de quand cette motion sera débattue. Une chose est sûre, celle-ci ne le sera pas avant vendredi, 18 heures, soit 48 heures après son dépôt.