"Chers collègues de droite, du centre, (...) de partout, j'en appelle à votre responsabilité : votez non pour un camp, mais en votre âme et conscience, votez au mieux pour la France !", a lancé le député insoumis François Ruffin ce mardi à l'Assemblée nationale à propos de la réforme des retraites. Un appel tout droit dirigé vers les Républicains, qui ont les clés pour faire adopter ou non le projet de loi d'ici à jeudi. Mais LR est aussi largement convoité par le gouvernement, qui espère encore convaincre les députés hésitants.
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En réalité, ce sont eux qui feront basculer le vote, si vote il y a, dans un sens ou dans l’autre. La majorité dispose de 250 députés, dont quelques-uns pourraient s’abstenir ou voter contre. L’exécutif a donc besoin a minima d’une quarantaine de députés LR pour atteindre les 289 voix nécessaires.
Entre 15 et 20 députés LR encore indécis, selon Marleix
Pourtant, à ce stade, une partie de la droite hésite encore. "J'ai entendu, de la part d'un député hostile à la réforme au sein du groupe, dire qu'ils (les députés LR) étaient sans doute entre 15 à 20 sur cette ligne-là", a renseigné Olivier Marleix, le président du groupe à l’Assemblée. "Je pense que c'est peut-être, à peu près, de cet ordre-là, avec des gens qui réfléchissent encore entre le vote contre, l'abstention et le pour, et qui attendront de savoir quel texte sort de la CMP (commission mixte paritaire, ndlr)", a-t-il ajouté, soulignant toutefois que "très clairement, il y a une majorité nette au sein de notre groupe pour voter la réforme".
La version finale du projet de loi est attendue dès ce mercredi après-midi, en pleine huitième journée de mobilisation dans la rue. Le compromis qui sera alors trouvé devrait aider les indécis à se prononcer, même si plusieurs députés LR espèrent secrètement que le 49.3 sera activé pour ne pas avoir à choisir.
Néanmoins, si le gouvernement décidait de ne pas recourir au vote, le parti de droite ne signerait pas pour autant de motion de censure venant d’autres partis. Selon Olivier Marleix, ceux qui le feraient auraient "vocation à aller siéger chez Liot (le groupe Libertés, indépendants, Outre-mer et territoires) ou chez les écologistes".