Plus d'un millier de militants de la France insoumise se sont rassemblés dans plusieurs villes de France mercredi pour s'opposer au projet de réforme du Code du travail du gouvernement, ont constaté des journalistes de l'AFP.
"L'ordre public social va être totalement renversé". "Je vous appelle à une forme d'insurrection morale" contre un "coup d'État social", a lancé Jean-Luc Mélenchon, le leader de la France insoumise (FI), à des centaines de militants réunis sur la place de la République à Paris, la foule lui répondant en scandant "Résistance". "L'ordre public social va être totalement renversé", a prédit le député des Bouches-du-Rhône. "Le texte du gouvernement veut permettre que l'accord d'entreprise soit plus mauvais que la loi". "Entre le faible et le fort, entre le riche et le pauvre, c'est la liberté qui opprime et la loi qui protège", a-t-il ajouté.
Des militants de la CGT et des députés FI. Jean-Luc Mélenchon s'est aussi insurgé contre la volonté du gouvernement d'instaurer un barème des indemnités prud'homales en cas de licenciement abusif. "Depuis quand faut-il rassurer les délinquants pour empêcher le crime ?" a-t-il demandé. Parmi les personnes rassemblées autour de lui figuraient des militants de la CGT, dont plusieurs se sont exprimés à la tribune, au côté des autres députés FI.
Rassemblement clairsemé à Marseille. Dans les autres grandes villes, entre 300 et 1.000 personnes se sont réunies à Toulouse (chiffres police et organisateurs), 300 à Montpellier (police), environ 200 à Lille et une soixantaine à Strasbourg (AFP). À Marseille, terre d'élection de Jean-Luc Mélenchon, le rassemblement, emmené par sa suppléante Sophie Camard, était clairsemé, a constaté une journaliste de l'AFP. Parmi les manifestants marseillais, Sébastien, cadre supérieur d'une trentaine d'années, s'est dit "effrayé par le projet destructeur de Macron". "Avec le projet de loi prévu, l''ubérisation' de la société va s'accélérer, on va généraliser la précarité", a dénoncé à Lille Emmanuel Kimpo, demandeur d'emploi de 50 ans. "Le problème, ce n'est pas le Code du travail, c'est la finance", pouvait-on lire sur une pancarte dans la même ville.