Le test du 1er-Mai est passé, mais interdiction pour le gouvernement de relâcher la pression imposée par Emmanuel Macron, mardi lors du Conseil des ministres. Selon les informations de notre journaliste politique Michaël Darmon, il y a même de la menace dans l'air.
La menace d'un remaniement
Après après avoir écouté l'agenda du gouvernement pour mettre en musique ses mesures, Emmanuel Macron a averti de façon très directe ses ministres à la fin du Conseil. "J'attends de vous que changiez de méthode et que tout aille plus vite. Je n'ai pas fait près de 90 heures de débat pour expliquer les moindres détails de notre action pour que vous fassiez comme d'habitude. Je veux que vous teniez des permanences comme le font les élus pour connaître les problèmes", leur a dit le président.
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Puis d'évoquer la campagne des européennes : "En décembre vous étiez morts, et moi peut-être. La période de campagne commence, allez-y à fond." Selon un récit concordant entre plusieurs ministres, c'est là qu'Emmanuel Macron a asséné : "Si on prend une tôle aux élections, on ne va pas se réunir de la même manière autour de cette table…" Cette déclaration, très commentée depuis dans les couloirs du gouvernement, sonne au moins comme une menace de remaniement. Ou la majorité remporte les européennes, ou c'est avis de tempête au gouvernement. On imagine aisément la pression des ministres.
Les ministres prévenus : il va falloir s'exposer davantage
Le président est agacé de voir que les ministres, à part quelques exceptions notables, sont trop en retrait. Selon lui, ils ne font pas de politique et ne défendent pas assez leur camp et la liste Renaissance. Au-delà du Conseil des ministres, c'est toute la majorité qui a été prévenue ces jours-ci, avec ce message : "Ne pas croire que cette élection n'aura pas d'incidence sur départements ou sur les circonscriptions." D'autant qu'en privé, Emmanuel Macron ne cache pas son inquiétude et confie ses doutes sur la victoire de la majorité le 26 mai.
Officiellement, l'heure est aux démonstrations de force. Édouard Philippe tentera de relancer la campagne à Caen aux côtés de Nathalie Loiseau, et des meetings simultanés se tiendront dès lundi. La "Macronie" est en danger, le président décrète la mobilisation générale.