"Au-delà de ce drame et de la force de cette photo (d'un enfant syrien mort noyé au large de la Turquie), il y a une question qui est posée à toute l’Europe. J’entends beaucoup de gens s’exprimer sur tous ces sujets, d’une manière quelque fois totalement irresponsable, démagogique, populiste", a déclaré Stéphane Le Foll, vendredi matin sur Europe 1. Et le ministre de l'Agriculture, par ailleurs porte-parole du gouvernement, de pointer du doigt Marine Le Pen et le Front national : "elle fait simplement de la surenchère, une manière de renvoyer tout le monde".
"Quatre grands principes forts". Au-delà de ces questions politicienne, que peut faire la France ? "Il faut rester sur quatre grands principes forts", a répondu Stéphane Le Foll, avant de rentrer dans le détail : "garder la raison et éviter tous ces amalgames, cette démagogie, cette irresponsabilité. Le deuxième, c’est la fermeté : on a besoin pour gérer ce flux migratoire, ce drame, d’être à la fois ferme sur les principes et les valeurs – le droit d’asile – et ferme lorsque ce droit d’asile n’est pas accordé sur la nécessité du retour de ceux qui ont voulu venir pour d’autres raisons, d’autres problèmes, en particulier économique. Et puis c’est la coordination à l’échelle de l’Europe. Elle est indispensable mais fait défaut".
L'Europe invitée à définir une politique commune. Sur ce dernier aspect, la chancelière allemande et le président de la République française se sont exprimé de manière coordonnée jeudi pour défendre l'instauration de quotas afin de répartir les réfugiés reconnus par l'Europe. Des quotas qu'une partie des pays européens refuse catégoriquement. "Sur ce sujet là, vu le drame, il n’y a pas de règle en Europe qui imposerait ou prévoirait des sanctions. Il faut qu’on s’organise, qu’on se coordonne, qu’on rende obligatoire la solidarité, qu’on fasse prendre conscience à chacun de sa responsabilité. Comment on le rend obligatoire ? En prenant des décisions à l’échelle européenne", a réagi le ministre.
"Il n’y a pas aujourd’hui dans les textes européens de moyen de dire à un Etat européen : ‘si tu ne fais pas cela sur ce sujet, on te sanctionne’. Je le déplore mais aujourd’hui je me bats pour agir", a ajouté Stéphane Le Foll. Avant de conclure : "il y a une urgence à régler tous ces problèmes. Il faut qu’on ait cette démarche franco-allemande qui doit viser ensuite, avec des conseils européens, à essayer de faire en sorte que chacun prenne sa part de l’effort qui devra être fait".