Nicolas Sarkozy serait-il converti à la démocratie participative ? Après avoir accepté, bon gré mal gré, l'existence d'une primaire pour désigner le candidat de sa famille à la présidentielle de 2017 et après avoir lancé une application pour consulter les sympathisants, le patron des Républicains va de nouveau solliciter l'avis de "ses" militants sur une série de mesures concernant les réfugiés, et plus généralement l'immigration. Le vote sera ouvert mercredi soir. Europe 1 en dévoile un pan.
Si Nicolas Sarkozy a déjà avancé ses pistes de réflexions en matière migratoire dans un long entretien au Figaro, la semaine dernière, il organise néanmoins, mercredi matin, un séminaire consacré au sujet avec les cadres du mouvement. Au sortir de cette réunion, un questionnaire sera mis en ligne sur internet, et les militants à jour de cotisation auront 48 heures pour se prononcer sur une douzaine de questions. Par exemple :
- Êtes-vous d'accord pour la suspension immédiate de Schengen, ce qui signifie le rétablissement temporaires des contrôles aux frontières nationales pour les étrangers non européens ?
- Êtes-vous favorable à ce que le Parlement vote chaque année des plafonds limitatifs permettant de maîtriser l'immigration vers la France et permettant de diminuer le regroupement familial ?
- Êtes-vous d'accord pour que les allocations familiales et les aides aux logements ne soient plus ouvertes aux étrangers dès leurs arrivée mais seulement après au moins cinq ans de séjour légal ?
Les résultats du vote seront présentés la semaine prochaine à l’occasion du bureau politique des Républicains. Officiellement, ils permettront de définir certaines orientations de la future plateforme du parti pour 2017. Et Nicolas Sarkozy a d'ores et déjà prévenu, lors de son discours du Touquet, qu'il tenterait d'imposer un programme commun, charge au candidat vainqueur de la primaire de le reprendre ensuite à son compte. Or, en soumettant cette question cruciale de l'immigration aux militants, il complique la tâche de ses futurs rivaux : comment pourront-ils s'affranchir d'un projet voté par la base militante ?