Réfugiés, terrorisme, Sarkozy : trois choses à retenir de l'interview de Cazeneuve

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Le ministre de l’intérieur était dimanche invité du Grand Rendez-vous. 

"Je ne souhaite pas que le visage de la France change, je souhaite que le visage de la France s'affirme. La France a toujours accueilli ceux qui étaient persécutés, torturés, emprisonnés. Et le message du gouvernement de la France est qu'il faut le faire. Mais le faire dans le cadre d'une politique globale, le faire en maîtrise", a réagi Bernard Cazeneuve dimanche, invité du Grand rendez-vous Europe 1 - Le Monde - ITélé et interrogé sur l'afflux de réfugiés. Terrorisme, accueil des migrants, fact checking de Sarkozy... On vous résume ce qu'il faut retenir de l'interview.

Le risque d'arrivée de terroristes pas exclu. "Je ne peux pas exclure que des terroristes profitent de ces flux de réfugiés pour venir en Europe. Ce n'est pas le cas pour l'instant", a reconnu dimanche Bernard Cazeneuve, le ministre de l'Intérieur, invité du Grand rendez-vous. Qui constate : "ceux qui arrivent en Allemagne, ce sont les persécutés de Daech eux-même". 

Par ailleurs, selon le ministre, qui refuse d'avoir "la main qui tremble", il y a eu en 2015 "26 expulsions de France d'acteurs qui, dans les mosquées, ont fait des appels à la haine". Bernard Cazeneuve a par ailleurs donné un peu plus de données sur les migrants qui franchissent les frontières : "50% des arrivants en Allemagne relèvent du droit d'asile. Les autres doivent être immédiatement reconduits", a-t-il précisé. "Les reconduites de ressortissants en situation irrégulière a augmenté de 13% en 2014", a-t-il encore détaillé. Enfin, le ministre assure que la France a démantelé "170 filières de passeurs, soit 3.300 personnes" contre 1.800 en Allemagne. 

Une allocation de 11,45 euros par jour. Bernard Cazeneuve a annoncé samedi que les communes mettant en place des dispositifs d'hébergement pour les réfugiés recevraient "1.000 euros par place" supplémentaire créée d'ici 2017. Il en a donné plus de détails dimanche. Concernant l'aide, il s'agit d'une "aide forfaitaire" d'un montant de "1.000 euros par personne hébergée". "Par ailleurs, nous mettons d'autres dispositifs en place : nous mobilisons, pour ceux qui ont des logements privés et souhaitent accueillir des migrants, des dispositifs. Nous mettons en place un fonds d'investissements pour les collectivités [...] de l'ingénierie, de l'accompagnement social. L'Etat entend assumer sa responsabilité", a poursuivi le ministre.

Bernard Cazeneuve a par ailleurs étayé l'action du gouvernement, pour accompagner les réfugiés une fois sur le sol Français. "Nous avons réduit considérablement la durée de traitement des demandes d'asile, de 24 à 9 mois. Deuxième point : les demandeurs d'asiles qui n'ont pas encore le statut de réfugiés bénéficient d'une allocation, de 11,45 euros par personne et par jour (pour ceux qui sont hébergés en Cada, commission d'accès aux documents administratifs, cela varie). Après neuf mois, nous leur permettons d'avoir un emploi", détaille le ministre. 

Sarkozy "croit aux forces de l'esprit". Bernard Cazeneuve s'est également livré à un exercice de 'Fact checking' sur les propos de Nicolas Sarkozy tenus dimanche sur les réfugiés. "J'ai tendance à considérer que toutes les idées doivent être analysées. Nicolas Sarkozy a dit : je vais mettre en place un statut de 'réfugié de guerre'. Il cite une directive européenne de 2001 qui le prévoit. J'ai la directive. Le statut de 'réfugié de guerre' n'existe pas", assène le ministre de l'Intérieur.  "Je pense qu'il ne l'a lui-même pas lue. En revanche, le texte prévoit la 'protection transitoire', pour ceux qui en raison de la situation de guerre dans leur pays bénéficient d'une protection. Cela existe déjà en France : cela s’appelle la 'protection subsidiaire'. Ceux qui  bénéficient de cette protection ont vocation à accéder à l'asile. Il y a beaucoup d'approximatione dans le propos de Nicolas Sarkozy", enchaîne Bernard Cazeneuve.


Quand Cazeneuve fact check Nicolas Sarkozypar Europe1fr

Et le ministre de marteler : "il y a d'autres propos saugrenus. Par exemple, il dit que les socialistes ont été indignes en ne protégeant pas les musulmans lors du massacre de Srebrenica. Mais ces événements ont eu lieu en 1995 et François Mitterrand n'était déjà plus au pouvoir. Peut-être croit-il aux forces de l'esprit et pensait que François Mitterrand pouvait intervenir de là où il était. Où peut-être parlait-il d'Alain Juppé et Jacques Chirac".