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Jean-Rémi Baudot, édité par Manon Bernard
Le premier tour des élections régionales se tient dans deux semaines et le Rassemblement national pourrait être en situation de remporter plusieurs régions. Dans plusieurs sondages, le parti d'extrême droite arrive en tête. Au sein de la majorité présidentielle, quelques voix s'élèvent pour instaurer un front républicain.
ANALYSE

Les dimanches 20 et 27 juin prochains, les Français se déplaceront aux urnes dans le cadre des élections régionales. Et le Rassemblement national arrive, dans certains territoires, en tête des intentions de vote, dans les derniers sondages. Une situation qui repose la question d’un front républicain au deuxième tour du scrutin, soit un désistement des listes les moins bien placées pour faire barrage à l'extrême droite.

Pas de coalition

La pratique semble aujourd'hui avoir du plomb dans l’aile. Mais quelques acteurs de la majorité présidentielle aimeraient la remettre au goût du jour. Comme Stéphane Séjourné, eurodéputé et très proche conseiller d’Emmanuel Macron. En cas de triangulaire avec le Rassemblement National, il veut que les listes dites "républicaines" fusionnent.

Le front républicain envisagé dans les rangs de la majorité, ce n’est pas un accord politique ni une coalition qui serait actée. La liste la mieux placée garderait la main mais cela permettrait d’assurer des places à une large opposition politique dans les instances régionales face au RN. L’idée est poussée en coulisses par un autre conseiller du Président : Thierry Solère. "Il faut passer du front républicain à un rassemblement républicain pour donner envie à tous les électeurs d’aller voter", glisse un troisième macroniste.

Au sein de la majorité, quelques voix s’élèvent contre cette pratique

Mais cette idée divise au sein de la majorité. Elle serait théorisée pour tenter de forcer la main de Xavier Bertrand dans les Hauts-de-France, afin de lui imposer des LREM sur sa liste au 2e tour. Des cadres dénoncent "de vieilles recettes" ou encore "des accords électoraux qui nourrissent le complotisme électoral". Pour d’autres, "il faut arrêter de penser que les Français sont des idiots".

La méthode dérange mais pour l’heure, aucun ne semble avoir trouvé la solution miracle pour contrer le RN. Et tous se rejoignent sur un point : le front républicain des années 1990-2000 n’existe plus.