"Je voulais vous expliquer de quelle façon on entend continuer à se battre pour vous, à se battre pour les autres France." Dans les Hauts-de-France, Xavier Bertrand continue de faire campagne tambour battant contre le RN, à quelques jours du premier tour des élections régionales. Mercredi, c'est dans un très grand gymnase qu'il avait donné rendez-vous à plusieurs dizaines d'élus locaux.
"Tout le monde sait bien que ce sera eux ou nous"
Micro en main, il détaille ses trois grandes priorités : l'emploi, la santé et la sécurité. Tout un programme pour ne pas laisser la région au Rassemblement national. Et si dans un récent sondage, Xavier Bertrand est talonné par Sébastien Chenu au premier tour, il se veut confiant. "Comment se fait-il qu'en 5 ans, le Front national [le Rassemblement national, ndlr] ait reculé de 8%, alors que nous [LR, ndlr] avons progressé de 10% ? Peut-être que l'on s'est battu pour les gens et qu'ils le reconnaissent. Nous sommes les seuls, la seule liste qui peut empêcher le Front national de diriger cette région, tout le monde sait bien que ce sera nous ou eux."
Macron en déplacement contre le RN
Mais cette affirmation n'est pas du gout d'Emmanuel Macron, qui s'investit depuis plusieurs semaines en allant sur le terrain à la rencontre des Français. Et quoi qu'en dise l'Élysée, il fait clairement de la politique. "Il ne faut pas le sous-estimer, il fait ce qu'il faut", explique au micro d'Europe 1 une ministre. Et le président a notamment un parti dans sa ligne de mire : le RN. Ce n'est donc pas un hasard si le président se rend ce jeudi dans les Hauts-de-France, où la liste LREM est créditée de 10% d'intentions de vote.
Le chef de l'État se rendra notamment à Villers-Cotterêts, une ville RN depuis 2014. Mais le château en ruines de cette commune deviendra l'an prochain la Cité internationale de la langue française. Le chef de l'État veut donc en faire un symbole. Mais le déplacement d'Emmanuel Macron a tout de même peu de chances de bousculer les choses. Selon les informations d'Europe 1, mercredi, dans le huis clos du conseil des ministres, Emmanuel Macron a invité son gouvernement à ne pas tirer des leçons nationales des résultats de dimanche, comme s'il préparait lui-même les esprits à une certaine déroute électorale.
Pas d'alliance LR-LREM
Et si on en croit les sondages dans les Hauts-de-France, LREM a peu de chance de s'imposer. Cela pourrait se jouer sur le fil au second tour, où Xavier Bertrand et Sébastien Chenu sont donnés à égalité si les listes LREM et de gauche se maintiennent. Mais Xavier Bertrand l'assure, aucune alliance n'est envisageable.
"Ce sera la même liste au premier et au second tour", martèle-t-il. Surtout pas question de réclamer l'aide de la majorité présidentielle, alors qu'il veut affronter Emmanuel Macron en 2022. Mais pour cela, Xavier Bertrand doit avant tout être réélu dans sa région.