Qui l'emportera en Ile-de-France ? À deux jours du second tour des élections régionales, la sortante, l'ex-LR Valérie Pécresse est donnée favorite par les sondages après être largement arrivée en tête au premier tour. Face à elle, la gauche n'a toutefois pas perdu tout espoir après l'accord de fusion passé par les trois candidats de la gauche Julien Bayou, Audrey Pulvar, et Clémentine Autain. Laurent Saint-Martin, tête de liste LREM, s'est lui maintenu malgré son faible score. Invitée vendredi d'Europe 1, la ministre déléguée à la Citoyenneté Marlène Schiappa a justifié cette décision en invoquant la nécessité d'installer une force d'opposition LREM au Conseil régional. Et de renvoyer dos-à-dos les candidatures de gauche et de droite, dénonçant leurs ambiguïtés.
"Un petit jeu de mauvaise foi électorale"
"Il est important qu'au Conseil régional, on puisse avoir un groupe progressiste d'élus LREM, MoDem, Agir", estime-t-elle, refusant une configuration dans laquelle la présidente sortante Valérie Pécresse aurait tous les pouvoirs. "Il y a un petit jeu de mauvaise foi électorale", s'agace-t-elle. "Valérie Pécresse fait croire qu'elle peut perdre et Julien Bayou fait croire qu'il peut gagner. Ils savent tous deux que ce n'est pas le cas." Car pour Marlène Schiappa, les choses sont claires : "Valérie Pécresse sera largement réélue et aura largement une majorité". Or, dans cette configuration, "est-ce qu'on veut laisser comme seule opposition l'extrême-gauche ?", interroge la membre du gouvernement.
Manuel Valls, Jean-Paul Huchon... Alors que plusieurs personnalités issues du Parti socialiste ont d'ores et déjà fait savoir qu'elles voteraient... pour Valérie Pécresse, en raison notamment de la présence au sein de l'alliance de gauche de La France Insoumise, Marlène Schiappa partage leurs critiques à l'encontre du parti de Jean-Luc Mélenchon, mais n'a pas pour autant l'intention de favoriser une élection de la droite, elle aussi coupable, selon elle, d'ambiguïtés.
Pécresse progressiste ? "La question se pose"
"Cela me paraît baroque d'expliquer qu'on est de gauche, mais qu'on va voter pour une équipe dans laquelle il y a des gens de Sens commun (une association conservatrice née de la contestation du Mariage pour tous), une équipe dirigée par une personne qui est allée soutenir à plusieurs reprises la Manif pour tous et n'a pas fait son mea culpa, une personne qui met un signe égal entre terrorisme et immigration". Valérie Pécresse ne serait donc pas progressiste ? "La question se pose", répond l'invitée de Sonia Mabrouk.
"Il y a deux blocs ambigus. A gauche, un bloc ambigu, pas clair sur la question de la République, des forces de l'ordre, de la lutte contre l'islamisme. Et à droite, un bloc ambigu sur les droits des personnes LGBT+ (...) qui ne va jamais remettre en causes de la théorie de la Manif pour tous", conclut Marlène Schiappa.