"Enfin, nous y sommes arrivés. Cela n'a pas été sans mal". Le soulagement s’entendait presque dans la voix de Jean-Michel Baylet. Après de (très) longues tractations, le président du Parti radical de gauche (PRG) a réussi à trouver un terrain d’entente avec les socialistes en vue des élections régionales de décembre prochain. Il l’a annoncé lundi, lors d’une conférence de presse commune avec Jean-Christophe Cambadélis, le patron du PS.
Des garanties pour le PRG. Pour s’allier avec le Parti socialiste, le PRG a obtenu un certain nombre de garanties, à commencer par cinq têtes de listes départementales. Par ailleurs, le parti de Jean-Michel Baylet aura au moins un élu dans toutes les régions, même en cas de défaite, et en cas de victoire, il aura au moins deux élus et une vice-présidence. "Nous sommes assurés, quel que soit le résultat des élections, de voir le nombre de conseillers régionaux radicaux en augmentation significative", soit "à peu près 70", s'est félicité Jean-Michel Baylet. "Partout où la gauche sera majoritaire, les radicaux (participeront) à l'exécutif avec une vice-présidence", a encore déclaré le président du PRG, en assurant que la question de la Corse n'avait pas été évoquée.
Delga, future présidente de Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon ? Une région posait particulièrement problème. En Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon, la tête de liste a longtemps constitué une pierre d'achoppement entre les deux formations. Socialistes et radicaux de gauche ont finalement convenu de la mise en place d'un "quatuor" composé de Carole Delga (PS), Damien Allary (PS), Sylvia Pinel (PRG) et Didier Cordoniou (PRG), a indiqué le président du PRG.
Jean-Michel Baylet a précisé que ce "quatuor" exposerait ses vues mercredi lors d'une conférence de presse à Montpellier. Une source proche des négociations a toutefois souligné que "la candidate à la présidence de région est bien Carole Delga, candidate commune à la présidence de région". Une "victoire" des négociateurs du PS ?
"L'accord entre socialistes et radicaux (...) n'est jamais vraiment naturel". Tout au long des discussions, Jean-Michel Baylet n’a eu de cesse de fustiger la gourmandise des socialistes, allant même jusqu’à annoncer brutalement, le 21 juillet dernier, qu’aucun accord n’était trouvé :
Le Bureau National #PRG réuni ce jour, rejette à l'unanimité les propositions d'accord du @partisocialiste#Regionales2015 . JMB
— Jean-Michel BAYLET (@JMBaylet) 21 Juillet 2015
Une façon de montrer les muscles qui a, semble-t-il, porté ses fruits. "L'accord entre socialistes et radicaux (...) n'est jamais vraiment naturel. Mais ce dont je suis convaincu, c'est qu'il est nécessaire", a résumé le patron des radicaux devant des journalistes. Reste maintenant au PS à convaincre les écologistes de s’allier à eux dès le premier tour. Une gageure.