Alors que l'abstention avoisinait les 50% au premier tour des élections régionales dimanche, l'hypothèse d'une plus forte participation au second tour gagne du terrain. Invité d'Europe 1 midi mardi, le politologue Jérôme Sainte-Marie n'en doute pas. "Ces élections régionales n'ont pas passionné les foules au départ. La campagne a été pratiquement impossible", explique-t-il, notamment en raison des attentats du 13 novembre. "Mais maintenant, il y a un enjeu et du suspense dans beaucoup de régions où les résultats sont objectivement très indécis", poursuit-il.
A qui profiterait une plus forte participation ? C'est la seconde question qui taraude les experts politiques. Une plus forte participation changera-t-elle la donne du premier tour, où le Front national est arrivé en tête dans six régions ? "Ce n'est pas du tout évident", répond Jérôme Sainte-Marie, précisant que ce phénomène est "assez rare". Le politologue cite l'un des rares exemples, les législatives de 1978, où la droite, en difficulté au premier tour, l'avait emporté grâce à un appel de Valéry Giscard d'Estaing.
Mais "la montée de la participation peut tout aussi bien profiter au Front national", nuance Jérôme Sainte-Marie. "Il y a des grosses réserves d'électeurs frontistes parmi les abstentionnistes", remarque le politologue. "Dans les élections où l'on participe beaucoup, le FN fait toujours de meilleurs scores que dans celles où il y a une forte abstention", informe l'expert en politique.