La grande gagnante de ce premier tour des élections régionales est incontestablement l’abstention. Dimanche en effet, 66,1% des personnes inscrites sur les listes électorales ne se sont pas déplacées. Un record sous la Vème République. Et au lendemain de ce scrutin, on commence à en savoir un peu plus sur les raisons de ce manque de mobilisation des Français, grâce notamment à une étude de l’Institut Ipsos.
Selon cette enquête, la première raison de la défiance démocratique des Français est que ces élections ne changeront rien à leur vie quotidienne. Viens ensuite une deuxième explication, celle du refus de se déplacer afin de manifester son mécontentement contre la classe politique. Enfin, un troisième motif intervient : le fait qu’aucune liste ne convienne.
Les présidents sortants reconduits
Mais il y a tout de même un paradoxe important puisque la semaine dernière, 64% des personnes interrogées se déclaraient intéressées par ces élections. Sauf que quand on regarde de plus près, les quatre préoccupations des Français pour leur région étaient, dans l’ordre, la lutte contre la délinquance, l’immigration, le chômage et l’environnement. Soit autant de critères qui ne dépendent pas du pouvoir des régions, mais de l’Etat.
Un constat d’autant plus surprenant que lorsque l'on a demandé aux mêmes personnes de décrire les éléments déterminants dans le choix de vote, on a d'abord retrouvé les enjeux et problèmes régionaux, et en second le programme des candidats.
Toujours est-il que ce lundi matin une certitude demeure. Les Français qui sont allés voter, eux, ont souhaité reconduire leurs présidents sortants. Quant à ceux qui ont boudé les urnes, cette abstention n'est autre que l’illustration supplémentaire de la déconnexion des politiques avec les préoccupations des Français.