Le sujet est explosif mais pourrait de nouveau se retrouver dans l'agenda politique. La réforme des retraites, promesse du candidat Emmanuel Macron en 2017, mise de côté avec la crise sanitaire, refait surface dans le débat public. "Il y aura des choix à faire" pour traiter le dossier des retraites, a prévenu mercredi le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, à quelques jours d'un sommet social réunissant le président de la République et les partenaires sociaux. Sur Europe 1, Gérard Larcher président LR du Sénat, se dit "prêt" au débat.
"Je pense que c'est une réforme indispensable si l'on veut sauver le système par répartition", explique-t-il, pointant trois leviers d'action : "soit l'âge, soit la baisse des pensions, soit l'augmentation des cotisations". "Je crois qu'il faut dire la vérité aux Français", explique le président du Sénat. "Il y a une fenêtre : le projet de loi de financement de la sécurité sociale à l'automne.
Le scénario d'un âge de départ à la retraite repoussé à 64 ans serait sur la table. Une mesure de relèvement paramétrique dans l'urgence, plutôt que la réforme initialement proposée par l'exécutif d'un système à point. Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire s'est dit mardi favorable à un recul de l'âge de départ, estimant qu'il ne fallait pas "remettre à demain ce qu'on peut faire aujourd'hui". Une "ligne rouge" pour les syndicats, notamment la CFDT.
"Le courage de la vérité"
La première version de la réforme avait entraîné un conflit social de près de dix semaines à l'hiver 2019-2020. Après la crise sanitaire du Covid-19, les Français sont-ils prêts à la relance de cette réforme controversée ? "La méthode doit faire appel au dialogue social, au dialogue avec le Parlement", répond Gérard Larcher, rappelant le déficit de 13 milliards d'euros du système de retraite sur l'année 2020.
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Outre le dialogue social, "il faut aussi le courage de la vérité, de la décision", ajoute le président du Sénat, rappelant que la réforme avait été votée deux fois au Palais du Luxembourg "dans la diversité de la majorité sénatoriale". "On est prêt à un débat", assure-t-il.