Le président Emmanuel Macron part jeudi en Algérie pour trois jours. Une visite très importante visant à normaliser les relations toujours tumultueuses avec Alger. L'an dernier, les deux pays ont essuyé une grave crise diplomatique, avec le rappel de l'ambassadeur d'Algérie en France pendant trois mois ou encore la réduction de 50% des visas octroyés par Paris aux Algériens. Cette visite a aussi une dimension économique importante, autour du gaz notamment, et les enjeux politiques sont nombreux.
Emmanuel Macron veut surtout relancer la relation avec son homologue Abdelmadjid Tebboune après une crise de plusieurs mois. Alors, si l'Élysée parle d'une visite tournée vers la jeunesse et l'innovation, c'est bien la question de l'immigration qui sera au cœur de ce déplacement, notamment celle de l'augmentation du nombre de visas que Paris se dit prête à délivrer en échange de l'octroi des laissez-passer consulaires par Alger, sésame indispensable pour permettre le retour des clandestins algériens expulsés du territoire français.
Limiter l'influence russe
Autre enjeu : la question mémorielle, quelques mois après les commémorations des 60 ans des accords d'Évian. Emmanuel Macron veut poursuivre son entreprise d'apaisement des mémoires. Il sera accompagné par l'historien Benjamin Stora, auteur d'un rapport sur le sujet.
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Enfin, sur le plan diplomatique, Emmanuel Macron veut tenter de contrer l'influence russe en Algérie. Une influence politique, économique et surtout militaire, alors qu'Alger et Moscou ont récemment effectué des manœuvres conjointes à la frontière avec le Maroc. Alger est également une puissance qui compte au Sahel, sujet de premier plan pour le chef de l'État français quelques jours après le retrait de la force Barkhane au Mali.