Le tribunal correctionnel de Marseille a relaxé, mardi, la députée (PS) des Bouches-du-Rhône Marie-Arlette Carlotti. L'ex-ministre déléguée aux Personnes handicapées était poursuivie pour injure publique à caractère racial.
Actuelle présidente du Haut comité pour le logement des personnes défavorisées, Marie-Arlette Carlotti faisait l'objet d'une plainte déposée le 5 mars 2014 par Hacen Boukhelifa, avocat et militant socialiste marseillais. Sur la foi de quatre témoignages de militants, l'avocat s'estimait injurié à raison de son origine.
"J'ai déjà un candidat arabe". Il assurait que, lors de l'inauguration des locaux de campagne de la ministre, elle aurait lancé : "Hacen Boukhelifa ne sera jamais sur ma liste, de toute façon, j'ai déjà un candidat arabe de la diversité sur ma liste et il n'a qu'à aller voir Samia Ghali pour qu'elle le prenne sur sa liste dans les quartiers Nord."
En dépit de 39 attestations remises par Marie-Arlette Carlotti pour établir l'inexactitude de ces propos, le tribunal a jugé qu'ils avaient bien été tenus, non pas publiquement mais devant "un public d'élus, de candidats, de collaborateurs politiques, de militants, de sympathisants, tous unis par une communauté d'intérêts".
"Tourner la page de deux ans de harcèlement." Dans un raisonnement "à cliquets", le tribunal a jugé que ces paroles n'étaient donc susceptibles de recevoir que la qualification d'injure non publique à caractère racial, une simple contravention. Cependant, suivant en cela les réquisitions du parquet de Marseille, le tribunal a estimé que les propos n'étaient "ni outrageants, ni injurieux".
"Je peux enfin tourner la page de deux ans de harcèlement et de calomnies, dont le seul objectif était de me salir", a réagi Marie-Arlette Carlotti. Hacen Boukhelifa a annoncé pour sa part qu'il ferait appel du jugement.