En véritable PDG, Emmanuel Macron a une obsession : la rentabilité et les résultats. Ce plan social en forme de remaniement était donc l'occasion d'améliorer le dispositif. Parité, équilibre politique, présence du MoDem… Tout cela est respecté, les canons de la vieille politiques sont bien visibles. Oui, mais ce qui a été corrigé dans cette nouvelle équipe ne se voit pas au premier coup d’œil. En scrutant le profil des nouveaux entrants, on voit se dégager un objectif phare : être efficace, avec l'arrivée de "pros" à tous les poste-clés.
Sérieux et efficacité. Citons Nicole Belloubet à la Justice, qui a été professeure de droit et membre du conseil constitutionnel. Lors de son court séjour place Vendôme, François Bayrou a rendu des textes mal ficelés et Emmanuel Macron ne veut plus de cet amateurisme. Formée à la rigueur sous Lionel Jospin, Florence Parly a le même profil aux Armées : le sérieux et efficacité. C'est pareil pour Nathalie Loiseau, ancienne patronne de l’ENA désormais chargée des Affaires européennes.
Des fidèles mis à contribution. Autre ligne directrice de ce remaniement : la loyauté, avec des fidèles qui seront les yeux et les oreilles du président dans la nouvelle équipe. Emmanuel Macron se méfie-t-il du Premier ministre ? Officiellement, tout va bien entre l'Élysée et Matignon. Mais Emmanuel Macron a quand même choisi de faire entrer des hommes de confiance, des fidèles de la première heure à des postes stratégiques. Porte-parole d’En marche!, fin politique et formé à l’école DSK, Benjamin Griveaux arrive à Bercy pour être le relais du Président dans un ministère confié à deux hommes venus de la droite, Bruno Le Maire et Gérald Darmanin.
Édouard Philippe surveillé ? Moins connu, Julien Denormandie devient secrétaire d’Etat à la cohésion des territoires. Macron Boy de la première heure, il a accroché avec Emmanuel Macron dès 2014, au point d'envisager de monter ensemble une start-up. À l'Agriculture, l'ancien PS Stéphane Travert est un des premiers convertis au macronisme. À l’inverse, le Premier ministre n’a pas pu faire entrer autant de ministres de droite et d'amis qu’il l’espérait. Emmanuel Macron, pragmatique et clinique, a clairement utilisé ce remaniement pour resserrer son emprise sur le gouvernement.