"Méfiez-vous des rumeurs et des spéculations." Voilà l'avertissement d'un membre de l'équipe gouvernementale, alors qu'un remaniement est attendu pour le début de la semaine. Après la démission, mardi dernier, du ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, beaucoup de questions restent en suspens. Celui qui a préféré se consacrer à la reconquête de la mairie de Lyon sera-t-il le seul à être remplacé, ou faut-il s'attendre à des changements de plus grande ampleur ?
"Beaucoup croient savoir mais se plantent". Pour l'instant, la piste d'un remaniement large semble privilégiée. Et certains noms reviennent régulièrement. Françoise Nyssen à la Culture, ou encore la secrétaire d'État à Bercy Delphine Gény-Stephann, sont pressenties sur le départ. Du côté des arrivants, les hypothèses François Molins, procureur de Paris, ou Jean Castex, haut fonctionnaire ancien secrétaire général adjoint de l'Élysée sous Sarkozy, ont été évoquées. "Beaucoup croient savoir mais se plantent", coupe le même membre de l'équipe gouvernementale, qui assure que les bruits de couloir sont des leurres. Et rappelle que seul le président de la République sait qui il souhaite voir figurer dans son prochain casting.
Consultations et visites.Emmanuel Macron passe d'ailleurs le week-end au travail, poursuivant ses consultations par téléphone. Il reçoit également quelques visiteurs. L'heure est aux derniers arbitrages, et ce n'est pas une mince affaire. "Tout serait plus simple si on n'avait pas promis un équilibre entre politique et société civile, gauche et droite, femmes et hommes", souffle un proche d'Edouard Philippe. Tous ces paramètres à prendre en compte expliquent aussi pourquoi les échanges sont aussi nombreux entre le Premier ministre et le président, ainsi que leurs plus proches conseillers.
Vérifications obligatoires. Mais l'attente avant la nomination ne se justifie pas uniquement par des raisons politiques. Tout dépend aussi des vérifications autour des situations financières et professionnelles de chaque potentiel ministre, devenues un passage obligé depuis la tempête Cahuzac. Et ce, afin d'éviter toute affaire compromettante pour l'exécutif.