Emmanuel Macron a promis de se réinventer, et un remaniement semble imminent. Il devrait intervenir dans les prochains jours. "On espère avant le 8 juillet", souffle une source haut placée à l’Elysée. D'ici là, il s’agit d’une période un peu particulière dans les ministères, où le temps semble se figer.
Dans les couloirs de l'exécutif, on l'assure pourtant , tout fonctionne comme à l'habitude. Ainsi, un influent député qui enchaîne les réunions entre l’Elysée et Matignon confie que "rien ne laisse penser qu’il y aura bientôt un remaniement". Et pourtant, dans les prochains jours, Emmanuel Macron va se choisir une nouvelle équipe. L’Elysée travaille sur un gouvernement remanié d’ici au Conseil des ministres de mercredi prochain.
Une source au sein de l’exécutif tempère néanmoins : "Ce projet rationnel peut être mis à mal par des retards, des lenteurs ou des vérifications sur tel ou tel profil." Plusieurs scénarios sont sur la table : ils seront travaillés à partir du 1er juillet par Emmanuel Macron et ses équipes.
Faire place nette
Les cabinets ministériels sont donc entrés dans une phase un peu étrange où le temps s’allonge dans l’attente du couperet. "Franchement, c’est pénible", juge une collaboratrice qui ne sait pas si son ministre sera reconduit. Pour l’heure, on gère donc les affaires courantes, on suit les réformes en cours, mais aucun nouveau projet n’est lancé. "Il faut ranger ses dossiers, que tout soit clair pour son éventuel successeur", explique un autre conseiller.
Dans ces périodes, les rumeurs vont bon train, des listes de noms circulent. "On guette les signaux faibles", décrypte un membre de cabinet. "En réalité, personne n’en sait rien, le président est le seul à décider", tranche un proche du Premier ministre. À Matignon, on se prépare d’ailleurs à l'éventualité d’un départ, des élus de LREM font valoir qu’il est impératif de changer de chef de gouvernement, trop à droite, sous peine de connaître une sévère défaite en 2022. Dans l'entourage d'Édouard Philippe, certains avaient déjà fait des cartons au moment des "gilets jaunes", et n’ont pas toujours eu le temps de les défaire.