Les syndicats de fonctionnaires ont jugé mardi "manqué" le "rendez-vous salarial" qui s'est tenu le jour-même avec le secrétaire d'Etat chargé de la fonction publique, Olivier Dussopt.
Pas de dégel du point d'indice
Quatre d'entre eux (CGT, FO, FSU, Solidaires) ont quitté la réunion avant la fin, estimant qu'"aucune véritable revendication salariale" des agents n'avait été prise en compte, à commencer par le dégel du point d'indice qui sert à calculer leur rémunération. Gelé de 2010 à 2016, il l'est à nouveau depuis 2018.
Bercy a annoncé, dans un communiqué, la poursuite, en 2020, du dispositif "parcours professionnels, carrières et rémunérations" (PPCR), mis en place par le précédent gouvernement et qui vise à revaloriser les carrières des agents publics en échange de leur allongement, un "engagement financier de 850 millions d'euros" pour la même année. Des groupes de travail sur la "rémunération au mérite" des agents publics devraient par ailleurs être mis en place dès la rentrée.
"Non-compensation" de la hausse de la CSG
Bercy a également prévu la réévaluation de l'indemnité compensatrice de la hausse de la CSG pour la seule année 2020, celle des frais de repas et du chèque emploi service universel dédié à la garde d'enfants, autant de mesures qui n'ont "rien à voir avec des mesures salariales", a estimé Jean-Marc Canon (CGT).
La CFDT a évoqué, comme en 2018, un rendez-vous "loin d'être à la hauteur des attentes des agents", qui "enchaînent les mauvaises années" et des annonces "une nouvelle fois limitées". "Pas de... Pas de... Voilà donc la réponse du gouvernement aux légitimes revendications de mesures générales des agents", a déploré Solidaires, tandis que l'Unsa a estimé que "seules des pistes portant sur des mesures techniques illisibles et inéquitables ont été annoncées".
Outre le gel du point d'indice, les syndicats dénoncent la "non-compensation" de la hausse de la CSG pour les fonctionnaires au-delà de 2020 et la réinstauration du "jour de carence". Ils accusent le gouvernement de vouloir, à travers son projet de loi de transformation de la fonction publique, son alignement sur les règles du privé au détriment du statut de fonctionnaire.