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B.P. avec Benjamin Peter , modifié à
La sénatrice PS Frédérique Espagnac, proche de François Hollande, raconte sur Europe 1 les coulisses d'une décision mûrement réfléchie et qu'elle regrette. 

C'est une femme touchée, émue, qu'Europe 1 a rencontrée jeudi soir, quelques minutes après l'annonce surprise de François Hollande. "Forcément, quand l'info tombe réellement, elle est pleine d'émotion, même si je l'ai eue dans la journée, mais... voilà. Parce que je sais aussi ce que ça veut dire pour lui". Frédérique Espagnac, sénatrice des Pyrénées-Atlantiques, fait partie des derniers Hollandais, ceux qui soutiendront le chef de l'État jusqu'au bout.

"Et toi, tu en penses quoi ?" Si l'information lui est parvenue dans la journée, l'ancienne attachée de presse de François Hollande a bien noté les prémices de ce dessein. "On l'a senti, vraiment, il y a une semaine. On a senti que ça décrochait. J'ai eu une conversation avec lui il y a quinze jours et il m'a dit : 'et toi, tu penses quoi ?'. Je lui ai répondu : 'Je ne te dirai pas ce que j'en pense, je veux juste savoir si tu en as envie'. Voilà. J'ai vu ses yeux et on a senti les choses bouger".

Entendu sur europe1 :
On ne pourra pas dire que c'est à cause de lui que la gauche n'est pas présente au second tour

"Il y a avant tout l'intérêt collectif qui prime". La sénatrice salue au passage le courage du président et invite le parti à prendre ses responsabilités. "Il y a avant tout l'intérêt collectif qui prime, et il considère qu'il n'est plus le mieux placé pour aller défendre l'intérêt collectif à gauche, et c'est pour ça qu'il appelle à son sursaut. Et je crois qu'il y a aussi au fond de lui une colère sur l'irresponsabilité de certains. En tout cas, il n'est plus là, donc on ne pourra pas dire que c'est à cause de lui que la gauche n'est pas présente au second tour". Mais l'amertume revient vite dans sa bouche, "persuadée que c'était le seul qui pouvait nous amener au second tour en rassemblant à gauche. J'espère avoir tort..."