Le compte à rebours est lancé pour 12 millions d’élèves qui font leur rentrée lundi, dont plus de la moitié dans le premier degré. "La mère de toutes les batailles, si j'ose dire, c’est le primaire", a estimé samedi, au micro de Bernard Poirette sur Europe 1, Jean-Michel Blanquer, le ministre de l'Éducation nationale.
Le CP au cœur des préoccupations. "Ce que l’on fait en primaire se voit ensuite dans le secondaire. Je souhaite que tout le monde arrive en sixième avec des savoirs bien consolidés", a déclaré le responsable gouvernemental. Une large partie des réformes lancées par Jean-Michel Blanquer se concentre en effet sur le premier degré, et notamment le cours préparatoire, dont les classes vont désormais être dédoublées dans les zones d'éducation prioritaire. Un dispositif qui concernera lundi quelque 190.000 élèves. "Cette mesure est significative sur le plan scientifique et social", fait-il valoir.
Corriger les injustices sociales. "Si, avec Edouard Philippe et Emmanuel Macron, nous avons choisi de faire ça dès notre arrivée, c’est parce qu’il y avait des études qui montraient que c’était la mesure volontariste efficace si l’on voulait prendre à bras le corps le sujet qui nous importe le plus, c’est-à-dire lutter contre les inégalités sociales, non pas en apparence mais à la racine", rappelle-t-il. "Quand des enfants arrivent à l’école, ils sont déjà en situation d’inégalité du fait des circonstances familiales, parce que leur vocabulaire peut varier de 1 à 4, voire de 1 à 5. L’école de la République doit compenser ça. Les âges de 6 et 7 ans sont essentiels. C’est un moment d’entrée dans la lecture, dans l’écriture, le calcul et dans la sociabilité. On doit être attentif à ce que tous les enfants réussissent cela", poursuit-il.
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Vers le dédoublement des CE1. Et le ministre d’assurer que le dédoublement des classes de CP a déjà fait ses preuves dans les établissements où il a pu être mis en place l'année dernière, alors que la mesure se généralise lundi dans tous les quartiers prioritaires. "Ce qui est complètement nouveau - et émerveille ceux qui sont autour de ça -, [c’est] quand vous voyez arriver une classe de CE1 dont 100% sait lire, c’est considérable. Malheureusement, jusqu’à présent, ça n’était pas le cas", relève Jean-Michel Blanquer. Désormais, le dédoublement des classes doit s’étendre progressivement aux CE1, également dans les zones d’éducation prioritaire, d’ici la rentrée 2019.