Le parquet a requis lundi le renvoi de Nicolas Sarkozy devant un tribunal dans l'affaire Bygmalion. "Il y a un Etat de droit, l’Etat de droit on en a beaucoup parlé dernièrement, l’Etat de droit c’est la présomption d'innocence", a souligné mardi Bruno Retailleau, proche de François Fillon et président du groupe Les Républicains au Sénat, au micro de la matinale d’Europe 1. "La plupart des mises en examen, souvent, ça se traduit par de l’innocence", a estimé celui qui est également président du conseil régional des Pays de la Loire. "Une mise en examen, un renvoi, ça n’est ni une culpabilité et, à plus forte raison, ni une condamnation."
Le danger des petites phrases. Une prise de position qui pourrait étonner de la part de ce proche de François Fillon, alors même que l’ex-Premier ministre a fait de l’anti-sarkozysme l’un de ses grands thèmes de campagne. "Qui aurait imaginé le général de Gaulle mis en examen ?", a-t-il notamment lancé à l’occasion de son meeting de Sablé-sur-Sarthe. "Je pense que la probité en politique c’est quelque chose de sacré, on doit être exemplaire. Par contre, les petites phrases ce n’est pas mon truc", reconnaît Bruno Retailleau qui salue néanmoins le discours de son candidat. "Le problème de la petite phrase, c’est que ça cannibalise tout, on ne retient plus que ça", déplore Bruno Retailleau. "Je lui recommande d’être sur le fond ou il excelle, il fait des discours gaullistes d’une excellente tenue".
Unité de la famille politique. Pour Bruno Retailleau, la campagne pour la primaire de la droite et du centre ne doit pas diviser Les Républicains, c'est d’ailleurs lui qui a réussi à convaincre les candidats à se rendre à La Baule, sa terre d'élection, pour le campus du parti. "J’ai voulu faire de La Baule, non pas les retrouvailles de la famille avec les petites phrases, mais les retrouvailles de la famille avec un débat d’idées. Ça a duré un week-end", a-t-il ironisé au micro de Jean-Pierre Elkabbach. "Pointer tel ou tel avec des affaires de mise en examen ou autre, ça n’a aucune conséquence, parce que ça renforce les fans qui y voient un acharnement, et puis ça renforce les autres opinions, il y a deux polarités qui s’annulent", analyse-t-il.