Réquisitions contre Marine Le Pen : quelle stratégie pour la défense ?

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Alexandre Chauveau, édité par Ugo Pascolo , modifié à

À partir de ce lundi, la parole est à la défense pour Marine Le Pen et les 24 autres prévenus dans l'affaire des assistants parlementaires FN au Parlement européen. Et l'enjeu est de taille pour les avocats de la triple candidate à la présidentielle, puisqu'en cas d'échec, il est possible qu'elle ne puisse pas se présenter en 2027.

La parole est à la défense. Après les réquisitions contre Marine Le Pen et les 24 autres prévenus dans l'affaire des assistants parlementaires européens du FN la semaine dernière, place aux plaidoiries à partir de ce lundi. L’enjeu est majeur pour la triple candidate à la présidentielle : éviter une condamnation et surtout une peine d’inéligibilité qui la contraindrait à renoncer à se présenter en 2027.

Plusieurs axes de défense

Les avocats de Marine Le Pen comptent d’abord mettre en avant le caractère injusticiable des actes parlementaires. En clair, selon la défense, juger le travail d’un assistant de député reviendrait à juger le mandat de l’élu. Cela contreviendrait donc à la séparation des pouvoirs. L’argument, s’il était retenu par le tribunal, pourrait faire tomber toute l’accusation.

La chef de file des députés RN entend également insister sur les missions réellement effectuées par ses assistants parlementaires, pour tenter de balayer toute accusation d’emploi fictif. Autre argument : le flou du règlement du Parlement européen autour des missions d’assistant de député. Les différentes interprétations possibles empêcheraient de prouver une intention délictuelle. 

Assistant parlementaire, une mission hautement politique

Enfin, Marine Le Pen devrait verser au dossier une étude du CNRS sur le rôle d’assistant parlementaire. Celle-ci souligne le caractère très politique de la mission qui serait loin, selon l’organisme de recherche, de se limiter aux couloirs du Parlement. C’est la base de l’argumentaire de Marine Le Pen depuis le début du procès, même si l’accusation insiste sur la différence de règlement entre l’Assemblée nationale et le Parlement européen.  

Marine Le Pen sera défendue à partir du 27 novembre.