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Alexandre Chauveau // Crédit photo : Benoit PEYRUCQ / AFP , modifié à
Depuis ce lundi, la parole est à la défense pour Marine Le Pen et les 24 autres prévenus dans l'affaire des assistants parlementaires FN au Parlement européen. Et l'enjeu est de taille pour les avocats de la triple candidate à la présidentielle, puisqu'en cas d'échec, il est possible qu'elle ne puisse pas se présenter en 2027.

Depuis ce lundi 18 novembre, les avocats de Marine le Pen ont débuté leur plaidoirie de défense. Cinq ans d'inéligibilité, cinq ans de prison dont deux ferme ont été requis contre Marine Le Pen et les 24 autres prévenus soupçonnés de détournement de fonds publics du Parlement européen. Si elle était retenue, cette peine empêcherait la chef de file des députés RN de se lancer dans la course à l'Élysée en 2027.

"Contourner la liberté du mandat"

Assise au fond de la salle, Marine Le Pen assiste à la défense de quatre prévenus, trois assistants parlementaires et une ancienne eurodéputée, Marie-Christine Arnautu. Leurs avocats plaident la liberté pour les députés de fixer les missions de leurs assistants en s'appuyant sur le règlement du Parlement européen. Pour la défense, les assistants parlementaires n'auraient de comptes à rendre qu'à leur employeur, à savoir le député, et non à l'institution.

"Si l'on intervient dans la façon dont le député organise son travail, on intervient dans un domaine qui lui appartient à lui seul et on peut finir par lui donner des consignes et donc finalement contourner la liberté du mandat", explique Maître Wagner, avocat de la défense. 

L'enjeu est de réussir à faire tomber toute l'accusation. Et c'est aussi ce qu'a plaidé Maître Apéry, avocat de Fernand Le Rachinel, ancien eurodéputé Front national. "Contrôler l'action des assistants parlementaires revient à contrôler l'action du député", défend-il tout en dénonçant les réquisitions du parquet la semaine dernière. "Quand la politique entre dans le prétoire, la justice en sort aussitôt", conclut son confrère en s'adressant à la procureure.