Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'État chargé des Relations avec le Parlement, a estimé lundi que le candidat à la primaire de la droite Nicolas Sarkozy allait "trop loin" quand il a proposé de placer les fichés S dans des centres de rétention.
Le Guen fustige "l'extrémisation". "Ceux qui sont pour l'internement sans passer par la justice de qui que ce soit, y compris ces fichés S, se placent en-dehors de l'État de droit constitutionnel", a tonné le secrétaire d'État sur le plateau de Public Sénat. "Nicolas Sarkozy se sent obligé d'en rajouter parce qu'il est dans une campagne électorale et il faut absolument qu'il se démarque comme étant le plus viril dans cette affaire", a-t-il pousuivi, jugeant "problématique" ce qu'il a décrit comme "un alignement général de la droite sur une rhétorique qui est l''extrémisation' de leur position sur ce sujet".
"Nicolas Sarkozy va trop loin". Nicolas Sarkozy a défendu à plusieurs reprises le "placement sur décision administrative en rétention surveillée de gens qui n'ont pas encore commis de crimes ou de délits mais dont les services de renseignement savent et connaissent leur dangerosité". "Nicolas Sarkozy va trop loin et il ment lorsqu'il compare cela avec l'internement psychiatrique. Dans ce cas-là il y a un psychiatre et un deuxième recours du juge, ce n'est pas une autorité de l'État qui décide que quelqu'un est dangereux", a commenté le secrétaire d'État.
"Que l'État décide de mettre quelqu'un dans un camp de rétention, c'est une dérive incroyable qui ne peut pas exister", a-t-il dit.