Très silencieux depuis le début de l'affaire Benjamin Griveaux, Emmanuel Macron a gardé la même ligne de conduite samedi, à l'occasion d'un déplacement en Allemagne. Entre les lignes de son discours sur sa politique de défense, le Président de la République a semblé faire référence au cas de l'ancien porte-parole du gouvernement.
Le dernier mot sur le nom du futur candidat
Officiellement, c'est le parti qui gère. Mais en coulisse, le Chef de l'Etat suit le dossier parisien comme le lait sur le feu. Depuis Munich, il continue d'échanger avec le patron de la République en Marche, Stanislas Guérini, et le Président de l'Assemblée Nationale, Richard Ferrand. Il se dit même que c'est le Président de la République en personne qui décidera du nom de celui qui portera les couleurs du parti présidentiel à Paris. Il sait que le temps presse et que l'enjeu est important. Le suspens pourrait prendre fin lundi, à en croire le député Sylvain Maillard, qui s'est exprimé samedi matin sur Europe 1.
Alors même si le Chef de l'Etat insiste pour n'évoquer en Allemagne que les questions de défense, il semble tout de même faire un lien avec le cas de Benjamin Griveaux. Au détour d'une question sur le risque de manipulation des élections par la Russie, Emmanuel Macron fait une réponse que l'on peut lire comme une allusion très discrète à ce qui est arrivé à l'ancien candidat à la mairie de Paris cette semaine, avec la publication de ces vidéos, partagées ensuite sur Internet.
"Plus d'anticorps pour protéger la démocratie"
"Les mutations du système médiatico-technologique sont telles que nous n'avons plus les anticorps pour protéger la démocratie", assène par exemple le Président de la République, qui vise notamment les réseaux sociaux. "Des acteurs privés utilisent des technologies de 'deep fake', manipulent, pénètrent, diffusent de l'information à très grande vitesse de toutes natures, sans traçabilité, dans des sytèmes démocratiques hypermédiatisés où tout se sait tout de suite, avec un effet d'émotion et d'intimidation", ajoute-t-il.
À l’Elysée, on reconnaît que la réflexion du chef de l’Etat "n’est pas totalement déconnectée de la réflexion que suscite le cas de Benjamin Griveaux" d’un point de vue démocratique, mais on souligne aussi que celle-ci est "beaucoup plus large et spécifique lorsqu’il parle de deep fake et de médias d’influence".