La maire PS de Paris Anne Hidalgo, soutien du mouvement social contre la réforme des retraites, a condamné vendredi des "violences qui détournent l'attention", survenues notamment dans le contexte des manifestations, jeudi dans le quartier de l'Opéra Garnier. "La manifestation, qui s'est bien déroulée, a tourné de façon extrêmement violente et inquiétante", a déclaré l'élue socialiste vendredi à l'issue de la réunion de sa cellule de crise sur le mouvement social et ses conséquences.
Anne Hidalgo lance un "appel au calme"
"Je condamne ces violences, parce qu'elles détournent l'attention d'un sujet sur lequel il y a une immense majorité de Français qui se retrouvent, à savoir demander le retrait de la loi sur les retraites", a déclaré Anne Hidalgo en lançant un "appel au calme". Elle a fustigé l'"entêtement du président de la République à vouloir passer en force" sur la réforme. "Sa prise de parole" mercredi "n'a fait qu'aggraver la situation", estime-t-elle.
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De nombreuses violences et des heurts avec les forces de l'ordre ont émaillé la manifestation contre la réforme des retraites jeudi à Paris, avant de se transformer en cortèges "sauvages" pendant une grande partie de la soirée, autour du quartier de l'Opéra où se terminait le cortège. Neuf abribus, six kiosques, deux sanisettes, des grilles d'arbres et 22 feux tricolores de ce quartier ont été endommagés, selon un décompte fourni par Anne Hidalgo.
Selon le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, 140 feux ont été recensés dans la capitale, allumés pour la plupart à partir de poubelles qui n'ont pu être ramassées, en raison de la grève des éboueurs et des salariés des sites d'incinération.
Un service minimum de collecte de déchets assuré
Jeudi, 9.600 tonnes d'ordures jonchaient les trottoirs parisiens, un volume globalement stable depuis une semaine malgré les réquisitions ordonnées par la préfecture de police. Si "158 bennes sont sorties vendredi, soit 10% de plus qu'un vendredi normal", a souligné Anne Hidalgo, "les temps de trajet restent longs" en raison des blocages des incinérateurs, "et donc on a une capacité qui est toujours réduite de moitié". L'ex-candidate socialiste à la présidentielle est accusée par ses opposants, mais aussi par certains commerçants, de ne pas tout faire pour limiter l'impact de cette grève qu'elle soutient.
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"Chaque jour, à Paris, on génère 3.000 tonnes de déchets. Nous en ramassons (depuis le début de la grève) chaque jour au moins 50% à 66%, c'est beaucoup plus qu'un service minimum. Mais on fait ce qu'on peut avec ce qu'on a", a répondu vendredi le premier adjoint (PS) Emmanuel Grégoire. Interrogé sur le taux de grévistes parmi les agents municipaux, Emmanuel Grégoire a affirmé qu'il était passé de 6% à 25% depuis le début des réquisitions, soulignant le "caractère improductif de ce type de mesures".