Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, s'est dit "convaincu" jeudi qu'il y aura une majorité au Parlement pour voter le très contesté projet de réforme des retraites, critiqué jusqu'au sein du camp présidentiel. "Je crois que nous aurons une majorité sur la réforme des retraites au Parlement", a déclaré le numéro deux du gouvernement sur la chaîne LCI. "Les Républicains, s'ils sont cohérents, ont toujours défendu la réforme des retraites et le report de l'âge légal de départ à la retraite", a-t-il poursuivi.
Des Républicains divisés
Dans l'opposition de droite, les Républicains sont divisés sur la réforme, qui prévoit notamment un report de l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans d'ici à 2030. Or, leur soutien est nécessaire à son adoption sans recours au 49.3, outil constitutionnel vu comme autoritaire permettant de l'approuver sans vote.
"Je suis convaincu que les Républicains voteront cette réforme des retraites et que nous aurons une majorité", a-t-il ajouté, tout en reconnaissant qu'"une majorité, ça se construit, ce n'est jamais donné d'avance". Au sein même de la majorité, Edouard Philippe, président d'Horizons, est accusé de ne pas suffisamment soutenir le gouvernement, certains députés de sa formation menaçant de voter contre ou de s'abstenir.
Une majorité qui peine à faire bloc ?
"J'attends de la majorité qu'elle fasse bloc, c’est quand c'est dur qu'il faut se rassembler et ce n'est certainement pas le moment de s'éparpiller", a rappelé à l'ordre Bruno Le Maire. "Ce bloc doit s'élargir à tous ceux qui ont vocation à voter cette réforme des retraites", a-t-il estimé, citant les Républicains.
"Il est toujours préférable de se donner le mal nécessaire de construire une majorité. Et avoir une majorité au Parlement, c'est avoir la légitimité politique pour que cette réforme s'applique et garantisse (...) le régime par répartition". Sur le projet de réforme, qui sera examiné à l'Assemblée nationale à partir du 6 février après avoir été débattu en commission, le ministre de l'Economie a assuré qu'il y avait "des marges de discussion au Parlement", énonçant comme seule limite "l'équilibre financier en 2030 du régime de retraite par répartition".