Des milliers d'amendements, dont une grande partie déposée par la France insoumise, à examiner en quelques jours et des députés multipliant les invectives. Les débats sur la réforme des retraites à l'Assemblée nationale s'enveniment. Preuve en est, les propos du député LFI Aurélien Saintoul, à l'encontre du ministre du Travail, Olivier Dusspot. "Vous êtes un imposteur et un assassin", a scandé dans l'hémicycle l'élu avant de se rasseoir, provoquant l'ire des députés de la majorité, mais aussi d'autres partis.
De l'obstruction parlementaire ?
Des propos fermement condamnés par Alexis Corbière ce mardi matin au micro d'Europe 1. Aurélien Saintoul justifie ses paroles "par la fatigue" et "l'émotion". Des sentiments partagés par le député de Seine-Saint-Denis invité ce mardi dans Europe matin, face à la rapidité de l'examen du projet de loi.
"En réalité, nous n'avons pas beaucoup débattu" sur le projet de loi du gouvernement, regrette-t-il au micro d'Europe 1, estimant "que l'exécutif veut" limiter les débats, grâce au recours à l'article 47.1, qui permet de limiter à 50 jours maximum l'examen d'un texte. "On veut du débat, sans débat. On veut des députés, qui ne déposent pas d'amendements", s'agace-t-il.
En cause, les milliers d'amendements déposés par la France insoumise à l'Assemblée nationale. Une stratégie largement critiquée par la majorité, mais aussi par les syndicats, qui déplorent "l'obstruction". "En réalité, ceux qui sont contre la démocratie, c'est le gouvernement", assure Alexis Corbière, face aux reproches adressés contre son parti.
"Ils sont minoritaires"
"La réalité, ce sont eux qui ne veulent pas discuter d'un texte, aller jusqu'au bout parce qu'ils sont minoritaires dans la société. Ils sont même peut-être d'ailleurs minoritaires dans l'hémicycle", poursuit-il. Objectif pour la France insoumise, souligner les incohérences du gouvernement dans son projet de loi, explique le député de Seine-Saint-Denis.
"Ce qu'on veut savoir avec la stratégie d'amendements, c'est : est-ce que cette histoire (d'une pension minimale) de 1.200 euros, est vraie ?" Et d'ajouter : "Moi je vous le dis, cette histoire est fausse. Donc, cette stratégie d'amendements répétitifs peut amener" à faire avouer la vérité, conclut Alexis Corbière.