Le président du parti centriste UDI, le sénateur Hervé Marseille, a accusé mercredi les Insoumis de transformer l'Assemblée nationale "en camp de gitans" pour s'opposer à la réforme des retraites, suscitant des réactions outrées qui l'ont conduit à regretter son "imprudence verbale". "L'image que donne en particulier LFI, est absolument effrayante", a affirmé à Radio J le sénateur, qui dirige cette Union des démocrates et indépendants (UDI) créée en 2012 par Jean-Louis Borloo. "Transformer l'Assemblée nationale en camp de gitans... Ce n'est pas les Saintes-Maries-de-la-mer!", a-t-il lancé.
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"Mépris raciste"
Ces déclarations ont suscité des réactions offusquées des Insoumis : "Avec du racisme en plus ? La honte", a réagi sur Twitter le coordinateur de LFI Manuel Bompard. "Ce mépris raciste doit être condamné unanimement… Cette violence verbale doit cesser", a renchéri le député Alexis Corbière. Les nombreuses réactions ont obligé Hervé Marseille à publier une mise au point sur Twitter. "J'ai sûrement fait preuve d'imprudence verbale et je n'ai voulu évidemment blesser personne. Je regrette cette situation", a-t-il déclaré. Le sénateur a de nouveau mis en cause les Insoumis, qu'il a accusés de faire une instrumentalisation "nauséeuse" de ses propos.
L'instrumentalisation de mes propos par LFI est nauséeuse.J'ai sûrement fait preuve d'imprudence verbale et je n'ai voulu évidemment blesser https://t.co/bF3GXoHqPs regrette cette situation.Mais regardez ce qu'ils font de l'AN!
— Hervé Marseille (@HerveMarseille) February 8, 2023
"Dégrader cette République"
Un peu plus tôt, sur Radio J, il avait accusé LFI d'empêcher que le débat sur la réforme des retraites se déroule dans de bonnes conditions. "Quand on voit ces invectives permanentes, qu'on ne peut plus échanger, qu'on interrompt tout le monde", a déploré le sénateur des Hauts-de-Seine, qui fait partie de la majorité de droite au Sénat qui a approuvé à quatre reprises le relèvement de l'âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans. "Que la rue s'exprime, oui. Qu'on en tienne compte, oui. Mais il faut arrêter de donner ce spectacle et de dégrader cette République", a-t-il insisté.
"L'Assemblée c'est la République: il y a des institutions, il y a une constitution, il y a des gens qui sont élus pour échanger et, à un moment donné, voter", a-t-il souligné. "Je suis très inquiet de la façon dont notre République se dégrade", a ajouté Hervé Marseille, qui a pris la présidence de l'UDI à la fin de l'année dernière.