Jean-Luc Mélenchon passe à l'offensive. Une offensive symbolique. Le chef de file des députés insoumis a annoncé mardi devant la presse qu'il proposait à la gauche le dépôt d'une motion de censure contre le gouvernement pour son projet de réforme des retraites. "Les insoumis ont l'intention de proposer à leurs camarades du parti communiste et du groupe des socialistes de déposer ensemble une motion de censure" et ainsi engager "la responsabilité du Premier ministre", a déclaré Jean-Luc Mélenchon.
Plaidant qu'une "initiative politique" est nécessaire, il a jugé la situation "des plus étranges" sur le plan parlementaire concernant la réforme, dénonçant un projet à "trous" en l'absence du volet financement, et un "coup de force". Il a affirmé que la motion de censure permettrait de faire que "le Parlement ait un rôle autre que le rôle misérable et réduit de délibérer d'un texte dans lequel il y a des trous".
La motion de censure doit réunir 58 signatures
Pour pouvoir être déposée, une motion de censure doit réunir 58 signatures parmi les 577 députés. LFI, qui en compte 17, doit donc rallier les autres groupes de gauche. Les trois groupes avaient surmonté fin 2018 leurs divisions pour déposer une motion de censure commune en lien avec la crise des "gilets jaunes", ou en juillet de la même année sur l'affaire Benalla. Plus de 100 motions de censure ont été déposées depuis 1958. Une seule a été adoptée, en 1962, faisant chuter le gouvernement de Georges Pompidou.