Le Premier ministre a dit jeudi "se réjouir" que "les députés de la majorité" "partagent son attention permanente aux questions d'équilibre financier" du système de retraites, alors que deux d'entre-eux lui ont écrit pour avoir des précisions sur l'impact budgétaire de la réforme. Interrogé sur ce courrier à l'issue d'une rencontre à Matignon avec les syndicats sur la réforme des retraites, Édouard Philippe a souligné qu'il se "réjouissai(t) beaucoup que les éléments de responsabilité financière de la réforme soient portés et pris en compte par deux personnalités éminentes de la majorité".
Si "accorder trop d'attention à ces questions d'équilibre financier et à cette responsabilité financière" a pu lui être reproché, ce courrier démontre selon lui qu'aujourd'hui "les députés de la majorité" partagent son point de vue. Les deux députés LREM de la commission des Finances, Émilie Cariou et Laurent Saint-Martin, ont indiqué mercredi lui avoir écrit pour l'interroger, à travers une quinzaine de questions, sur "les impacts budgétaires" de la réforme des retraites.
"Ils font leur boulot de députés"
Le Premier ministre a indiqué avoir répondu à "un certain nombre de sujets évoqués par ce courrier", citant la question de la "rémunération des enseignants" qui doit faire l'objet d'une "revalorisation massive". Il a aussi estimé qu'il aurait l'occasion de répondre "point par point" aux questions posées par les deux députés dans ses "échanges nombreux" avec les parlementaires.
Stanislas Guerini, délégué général de LREM, avait auparavant estimé sur CNews que les deux députés sont "des députés de la commission des Finances qui font leur boulot de députés : ils demandent des précisions sur tel ou tel point de la réforme (...) C'est le job des députés de faire ça", a-t-il jugé. "Le Premier ministre a toujours indiqué que nous ferons une réforme responsable, c'est-à-dire financée. Ce cap-là sera tenu. C'est bien d'avoir cette exigence collective", a-t-il ajouté. Les auteurs de la lettre souhaitent avoir des précisions non "pas sur le coût global de la réforme mais sur les impacts budgétaires des différentes compensations" comme les "augmentations de salaires" des enseignants-chercheurs ou les "baisses de CSG" des avocats et autres professions indépendantes, a précisé Émilie Cariou.