La parenthèse de la réforme des retraites va assurément se refermer pour l'exécutif, bien que de nombreux Français soient descendus dans les rues lundi soir pendant l'allocution d'Emmanuel Macron. Pourtant, "la France n'est pas à feu et à sang", estime le maire de Meaux et ancien ministre, Jean-François Copé, qui était l'invité d'Europe 1 ce mercredi matin. "La réalité, c'est que les Français sont furieux", conçoit-il, mais "on est obligés, comme le font tous les pays européens, de rallonger l'âge de la retraite."
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"L'accord aurait dû être passé avec monsieur Berger"
S'il s'est réjoui de la promulgation du texte de loi, l'homme politique remet en cause l'ampleur que l'on donne au mouvement de contestation, emprunt à une "grande mystification". "On a l'impression que c'est l'émeute, la Révolution Française !", s'est-il étonné. Jean-François Copé rappelle en outre son expérience dans la refonte du système social français et la difficulté qu'elle représente. "Oui, il y a eu des fautes de communication. Mais sur les retraites, j'en suis à ma quatrième depuis 1993, c'est toujours le même cycle. C'est impossible de communiquer sur des mauvaises nouvelles."
Pour le maire de Meaux, l'exécutif trouve tout de même une part de responsabilité considérable vis-à-vis du mécontentement populaire. "Je pense que madame Borne et monsieur Macron auraient dû recevoir les syndicats et que de ne pas les avoir reçus pendant trois mois, ce n'est pas bien." D'autant que "l'accord aurait dû être passé avec monsieur Berger et pas avec les Républicains."
Gel de la vie politique pendant 100 jours
Et malgré la grogne du peuple, la réforme serait un pari réussi, contre toute attente. "Le résultat de tout ça, comme je l'avais redouté, c'est que le grand gagnant pour l'Histoire, c'est Emmanuel Macron", regrette Jean-François Copé expliquant "qu'il pourra dire dans quelques années, je suis le seul contre tous, à avoir réformé notre système des retraites."
Enfin, si le président de la République manque d'empathie et de "dimension affective", tout comme son discours lundi soir, l'ancien ministre loue son initiative du gel de la vie politique française pendant 100 jours. "Les Français à partir du 14 juillet, il ne faut plus les embêter du tout, et ils ont bien raison, c'est les vacances. Du 14 juillet, on prolonge jusqu'au 1er septembre", explique-t-il. "Donc, il a 3 mois de répit pour commencer à discuter d'autres sujets". Une décision "plutôt habile", selon l'invité d'Europe matin, Jean-François Copé.