C'est le début, ce lundi, des rencontres bilatérales entre le Premier ministre Édouard Philippe et les syndicats de salariés et du patronat sur la question de la réforme des retraites. Deux jours en tête à tête, pour tenter de tracer un chemin commun vers cette réforme, à 10 jours de la grève du 5 décembre.
Désaccords
Un seul syndicat vient réellement avec l'intention de négocier, c'est la CFDT. Mais Laurent Berger ne veut pas d'une réforme avec des mesures paramétriques (changement de l'âge de la retraite ou de la durée de cotisation). La seule réforme négociable, selon lui, c'est la retraite à point qui remet tout le système a plat. Mais même là, la CFDT est d'accord mais à certaines conditions. Notamment que la retraite minimum pour ceux qui ont travaillé toute leur vie ne soit pas de 1.000 euros, mais équivalente au SMIC.
Tous les autres syndicats, dont la CGT et FO, vont entrer dans le bureau d'Édouard Philippe avec le même mot d'ordre : pas question de toucher au système de retraite actuel.
"Il ne faut pas forcément en attendre beaucoup"
Pour le Premier ministre, il ne s'agit pas d'éviter le "mur" du 5 décembre, Édouard Philippe le sait. "Il ne faut pas forcément en attendre beaucoup", reconnaît un proche du Premier ministre. Avec cette série de rencontres, syndicats et gouvernement "vont surtout prendre acte de leurs désaccords".
Édouard Philippe l'a déjà dit : "Il faudra travailler plus longtemps" pour un retour à l'équilibre financier du régime de retraite. La mobilisation du 5 décembre semble donc inévitable. Selon un député de la majorité, "les syndicats ont fermé les écoutilles, ils veulent se compter. Ce qu'il faut, c'est maintenir le dialogue en vue de la sortie de crise". Préparer l'après donc, avec ces entretiens entre Premier ministre et syndicats, qui devraient être les derniers d'ici au 5 décembre.