Le Medef s'est dit samedi satisfait et prêt à participer "pleinement" à la conférence de financement des retraites pour "trouver les mesures d'âge justes", alors que le gouvernement est prêt à retirer l'âge pivot de 64 ans du projet de réforme.
"Le Medef s'engagera pleinement dans la conférence de financement afin de trouver les mesures d'âge justes assurant l'équilibre financier du système de retraites à court, moyen et long terme", a réagi l'organisation patronale dans un communiqué, après l'envoi d'une lettre du Premier ministre Edouard Philippe aux partenaires sociaux.
"Il est temps que la grève s'arrête"
"J'ai reçu la lettre de @EPhilippePM sur le financement des retraites. Il exclut clairement la hausse du coût du travail comme solution de financement. Nous participerons donc à cette conférence dans un esprit de responsabilité", a aussi réagi sur Twitter le patron du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux.
Dans un entretien au Journal du dimanche, le patron des patrons réclame aussi la fin des grèves: "Il est temps que ça s'arrête". Concernant les conséquences économiques du conflit, Geoffroy Roux de Bézieux a déclaré: "Certes, macroéconomiquement, ce sera peu visible. Mais allez parler aux salariés franciliens épuisés et aux chefs d'entreprise qui perdent 20, 30% de leur chiffre d'affaires pour la deuxième année consécutive..."
Il redemande au passage à Île-de-France Mobilités le remboursement de la contribution transport des entreprises parisiennes, qu'il chiffre à près de 330 millions d'euros.
Âge d'équilibre plutôt qu'âge pivot à 64 ans
Le Premier ministre a annoncé être "disposé à retirer" l'âge pivot de 64 ans en 2027 du projet de loi sur la réforme des retraites, tout en conservant le principe d'un âge d'équilibre dans le futur système. Il a annoncé également la mise en place d'une conférence de financement, réclamée par la CFDT, pour trouver les moyens d'un retour à l'équilibre financier du système en 2027.
Dans son communiqué, le Medef "note la position du gouvernement qui entend conditionner la réforme des retraites à un impératif d'équilibre d'ici 2027. Impératif d'équilibre que le Medef a appelé de ses vœux comme la référence à un âge d'équilibre dans la loi".
"Il se satisfait par ailleurs de la méthode retenue par le Premier ministre pour conduire la conférence sur l'équilibre et le financement des retraites, tant sur le calendrier calé sur l'examen du projet de loi au Parlement, que sur la présence de l'Etat aux cotés des partenaires sociaux."
Le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises "plutôt satisfait"
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Enfin, le Medef "souscrit totalement aux conditions de rétablissement de l'équilibre posées par le Premier Ministre : ni baisse des pensions, ni augmentation du coût du travail". "Nous sommes plutôt satisfaits", a de son côté réagi François Asselin, président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), interrogé par l'AFP.
"Je ne vois pas comment on peut dissocier d'un côté les négociations concernant la pénibilité, les carrières longues, etc., de la conférence sur le financement. On considère que c'est un tout", a toutefois ajouté François Asselin. "Nous demandons à ce que tout soit compris dans cette négociation." A l'inverse, Geoffroy Roux de Bézieux estime que la pénibilité "est un dossier qui doit être abordé avec un calendrier différent de celui des retraites, car il est complexe".
L'Union des entreprises de proximité (U2P), qui représente artisans, commerçants et professions libérales, s'est pour sa part félicitée que la lettre du Premier ministre "crée les conditions pour que la concertation puisse s'engager entre les partenaires sociaux sur l'équilibre et le financement des retraites" et dit vouloir participer "de manière constructive" à la conférence.
Dans un communiqué, son président Alain Griset demande également aux syndicats de "suspendre les grèves et en particulier les blocages".