La réforme des retraites rebondira dans 10 jours au Sénat, permettant à Emmanuel Macron de sortir du bois. Après deux semaines d'enlisement au Palais-Bourbon, où seuls les deux premiers articles sur les 20 que compte le texte ont pu être entièrement examinés, la réforme attaque une sorte de faux plat qui épouse les vacances parlementaires et la pause, temporaire, dans la mobilisation sociale, avant la grande journée d'action du 7 mars.
"C'est une réforme qui n'est jamais populaire"
Au fil des multiples concessions du gouvernement, la réforme des retraites a-t-elle été vidée de sa substance ? "C'est une réforme financière, difficile, indispensable parce qu'on a un système en déficit. Ce n'est pas très populaire de le dire mais c'est la réalité", a affirmé Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef, invité du Grand Rendez-vous d'Europe 1/CNews/Les Échos ce dimanche.
"Dans tous les pays autour de nous qui ont augmenté l'âge de la retraite, il y a eu le même pourcentage, à quelques virgules près, de gens qui étaient opposés. C'est une réforme qui n'est jamais populaire, dans aucun pays occidental. La seule différence, c'est qu'en France, on a cette tradition de manifestation qui est beaucoup plus forte qu'ailleurs", a-t-il poursuivi.
"Expliquer qu'il n'y a pas de problème de déficit des retraites, c'est faux"
Selon le Conseil d'orientation des retraites (COR), avec une hypothèse retenue par le gouvernement, le déficit pourrait s'élever à 15 milliards d'euros en 2030. L'exécutif retient une hypothèse de 4,5% de taux de chômage et une augmentation de la productivité de 0,7% par an, un scénario "optimiste" précise le président du Medef. "Expliquer qu'il n'y a pas de problème de déficit des retraites, c'est faux. Quand la réforme sera promulguée, on regardera les comptes et combien ça permet, dans les simulations raisonnables, d'économiser", a-t-il ajouté.
Une autre réforme des retraites dans sept ans ?
Cette réforme, qui devrait pouvoir équilibrer durablement le système, sera-t-elle la dernière des réformes des retraites ? "La seule chose qui est certaine est la démographie. On sait combien d'enfants sont nés l'année dernière et donc combien arriveront sur le marché du travail dans les 30 prochaines années. Les projections dépendant de la croissance économique et de la productivité. Ça nous met à l'abri d'une nouvelle réforme pendant au moins sept ans, après on verra", a-t-il indiqué.