Les quatre chefs de la Nupes sont arrivés ensemble pour la rencontre avec Emmanuel Macron à Saint-Denis, "pas dupes de l'opération de communication", mais prêts à présenter leurs propres propositions, dont certaines communes. "On est là sans illusion mais avec détermination", a déclaré le coordinateur de LFI, Manuel Bompard, pour ce sommet inédit et à huis clos du chef de l'Etat avec les chefs des partis politiques.
"A chaque fois qu'il est possible de venir proposer des propositions concrètes nous le faisons", a ajouté le patron du PS Olivier Faure, en compagnie de la cheffe des écologistes Marine Tondelier et du secrétaire national des communistes Fabien Roussel. "Le risque c'est que nous soyons là simplement pour tenir la chandelle d'un dîner qui est en réalité (...) un 'date' avec Éric Ciotti", a-t-il encore souligné.
"14 propositions d'urgence"
Marine Tondelier a assuré que tous les quatre étaient "contents d'être là ensemble, on ne sait pas bien à quoi servira cette journée, mais le fait d'avoir pu la préparer ensemble, arriver ensemble est important pour nous". Elle a notamment évoqué la question de l'écologie, qui n'a pas été citée dans l'invitation d'Emmanuel Macron. "On a trouvé ça anachronique et rien que pour mettre ce sujet sur la table, ça nous semblait opportun de venir".
LFI, le PS et EELV vont présenter "14 propositions d'urgence" communes, selon un document envoyé aux médias et non signé par le PCF. Parmi ces mesures, "la suspension de la publication des décrets d'application de la réforme des retraites" et un référendum pour "trancher sur cette réforme", "une réforme en profondeur de la police nationale", "la prise en charge des fournitures scolaires par le budget de l'État", "une planification écologique" ou encore "le passage à une VIe République parlementaire".
"On a des propositions communes sur un grand nombre de questions liées aux salaires, au service public", a précisé Fabien Roussel, qui entend aussi mettre en avant les "priorités que le parti communiste français défend". "On partage une partie de ces propositions communes mais pas assez pour apposer la signature de Fabien", précise son entourage.
"L'occasion d'avoir une discussion franche"
De son côté, le président du Rassemblement national a souligné l'initiative du chef de l'État. La réunion d'Emmanuel Macron avec l'ensemble des chefs de partis est "l'occasion d'avoir une discussion franche", a estimé mercredi le patron du RN, Jordan Bardella, lors de son arrivée à Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis, pour participer à ces "tables rondes".
"Je ne suis pas venu servir de béquille au chef de l'État, je suis venu lui apporter la réalité de ce que vivent aujourd'hui les Français", a ajouté le patron du parti d'extrême droite, en affirmant qu'il resterait "évidemment jusqu'à la fin" des discussions, qui doivent durer jusque tard dans la soirée, mais en prévenant qu'il ne sera "peut-être pas le plus complaisant: d'autres s'en chargeront mieux que (lui)".