Réaffirmer une "certaine conception de la droite" et constituer "une pépinière de nouveaux talents" sont les enjeux de la réunion des proches d'Alain Juppé à Bordeaux, indique l'ex-candidat malheureux à la primaire de la droite, dans un entretien publié vendredi par le quotidien Sud Ouest.
"Nous avons senti le besoin de nous parler". À partir de vendredi soir et jusqu'à dimanche, vingt à trente proches de l'ancien Premier ministre se réuniront dans la capitale girondine pour un rendez-vous ayant vocation à devenir annuel. "La campagne de la primaire a créé des liens très forts entre nous. Nous avons senti le besoin de nous parler", explique le maire de Bordeaux, qui récuse toute "rentrée politique", répétant son souhait de ne pas se "relancer dans l'arène politique nationale".
"Réaffirmer nos valeurs". Un des "grands enjeux de cette rencontre", c'est de "réaffirmer nos valeurs", ajoute l'ancien favori à la présidentielle, sèchement battu par François Fillon au deuxième tour de la primaire. "Nous sommes attachés à une certaine conception de la droite. Et je souhaite que nous la définissions un peu mieux", poursuit-il, évoquant une "droite humaniste, patriote, franchement européenne, optimiste".
Encourager un "renouvellement de la classe politique". Le maire de Bordeaux souhaite aussi "aider à constituer une pépinière de nouveaux talents" pour un "renouvellement de la classe politique", dit-il, citant le conseiller départemental du Finistère Maël de Calan, 36 ans, un "type de profil qu'il faut encourager".
Réunir les différentes tendances pour "tracer des perspectives". Interrogé sur les divisions au sein des Républicains (LR), Alain Juppé reconnaît que même parmi les participants à la réunion bordelaise, "tous n'ont pas la même sensibilité". "Certains se sont ralliés à Emmanuel Macron, d'autres sont restés fidèles à LR. Les réunir pour tracer des perspectives, ce n'est pas une volonté de division, mais de discussion", insiste-t-il.
Une "discussion" entre candidats à la tête du parti. Sur l'élection à la tête du parti en décembre, le maire de Bordeaux affirme qu'il y "aura une discussion avec les candidats à la présidence de LR pour voir comment nos idées peuvent être prises en compte". Seule ligne rouge, le rapprochement avec le Front national, rappelle-t-il.
"Si j'avais dit : 'Je suis Jupiter', j'en aurai pris plein la gueule...". Enfin, des premiers mois de la présidence d'Emmanuel Macron, Alain Juppé tire un bilan "contrasté" : d'un côté, une image de la France à l'international "améliorée incontestablement", de l'autre "un grand flou artistique sur le budget 2018". "Il y a eu beaucoup de communication. Avec la bienveillance des médias", estime Alain Juppé. "Si j'avais dit : 'Je suis Jupiter', j'en aurai pris plein la gueule... Jupiter, c'est le roi des dieux. Mitterrand, s'était borné à être dieu", ironise l'ancien Premier ministre.