C'était le jour J. Après des semaines de débats et de polémiques, la révision constitutionnelle a été adoptée mercredi par les députés par 317 voix pour et 199 contre.
• Le vote
Sur 567 votants, il y a eu 516 suffrages exprimés. 317 députés ont donc voté pour la révision constitutionnelle tandis que 199 s'y sont opposés. Le site de l'Assemblée nationale a mis en ligne le détail du vote.
L’@AssembleeNat adopte le projet de loi constitutionnelle >> https://t.co/pLdRR1Txfw#DirectAN#PJLConstitpic.twitter.com/kG57QvPD22
— LCP (@LCP) 10 Février 2016
• Manuel Valls se "réjouit"
Quelques minutes après le vote, le Premier ministre a fait part de sa satisfaction devant la presse. "Face à cette menace terroriste, il faut se rassembler. Une grande majorité des députés, les 3/5, ont considéré que ce rassemblement s'imposer au-delà des querelles partisanes", a-t-il expliqué. "Je me réjouis de ce vote, je suis satisfait que le texte ait été approuvé. Il appartient au Sénat de continuer ce travail, a-t-il poursuivi, concluant : "C'est un beau jour pour la République".
• Les groupes politiques se sont exprimés
Avant le vote solennel, les divers groupes politiques à l'Assemblée nationale ont pu s'exprimer. Jean-Christophe Lagarde, le patron de l'UDI, avait ainsi annoncé que son parti votera pour. Les écologistes ont eux fait part de leur division sur l'article 1 et la constitutionnalisation de l'état d'urgence mais de leur opposition à l'article 2 et la déchéance de nationalité. Sans surprise, les députés Front de gauche, par l'intermédiaire de François Asensi, ont annoncé leur "opposition ferme à cette réforme constitutionnelle inutile et dangereuse".
Le député socialiste des Bouches-du-Rhône Patrick Mennuci avait lui appelé son groupe "à approuver massivement le texte" estimant que la réponse "que nous apportons au terrorisme est une réponse républicaine". Christian Jacob, député Les Républicains, a conclu ces prises de parole en annonçant que son groupe voterait à une majorité le texte.
• Des députés divisés sur la déchéance de nationalité
Avant le vote solennel, les députés avaient eu l'occasion de s'exprimer sur les deux articles de la révision constitutionnelle. Si le vote lundi des députés sur l'article 1 s'était fait de manière confortable avec 103 voix contre 26, ce n'était pas le cas de l'article 2. Le texte avait été adopté mardi mais avec seulement 14 voix d'écart.
• L'enjeu du vote : Congrès or not Congrès
Rappelons aussi que ce vote solennel à l'Assemblée n'est qu'une étape. Il y aura ensuite un vote au Sénat dans un délai minimal de quatre semaines puis un Congrès à Versailles mais uniquement si une majorité des trois cinquièmes des suffrages exprimés est réunie.